Chaque année, des milliers de jeunes Africains explorent les possibilités de formations universitaires hors de leur pays. Attirés par des cursus spécialisés, des frais souvent moindres et des promesses de diplômes internationaux, nombre d’entre eux se tournent vers des destinations occidentales mais aussi d’autres comme la Chine, la Turquie, l’Inde ou encore la Russie. Pour beaucoup, ces choix représentent l’espoir d’un avenir meilleur et de perspectives professionnelles élargies. Cependant, toutes les propositions d’études ne tiennent pas leurs promesses, et certains étudiants se retrouvent piégés dans des situations qu’ils n’avaient pas anticipées.
Des étudiants togolais dupés par de fausses promesses
Le gouvernement togolais a récemment mis en garde contre des offres douteuses de bourses d’études censées permettre à de jeunes candidats de suivre une formation universitaire en Russie. Ces propositions, relayées par des structures dont l’existence reste floue, ont conduit plusieurs jeunes à quitter le pays dans l’espoir de poursuivre leurs études. À leur arrivée, certains se seraient retrouvés enrôlés dans des activités militaires, loin du cadre académique qui leur avait été présenté. Des ressortissants togolais sont désormais entre les mains des forces ukrainiennes, capturés alors qu’ils combattaient aux côtés des troupes russes.
Le ministère des Affaires étrangères du Togo, après avoir été alerté sur plusieurs cas similaires, appelle à la vigilance. Ces incidents soulèvent des inquiétudes sur l’exploitation de la jeunesse africaine dans le contexte du conflit armé opposant la Russie à l’Ukraine. Des voix au sein de la société civile togolaise avaient déjà exprimé leur préoccupation concernant des schémas de recrutement non transparents, dissimulés derrière des offres éducatives alléchantes.
Des destinations plus encadrées face à une Russie sous surveillance
Des pays comme la France, le Canada et les États-Unis, bien que toujours prisés par les étudiants togolais et africains en général, offrent des cadres plus régulés en matière de bourses et de conditions d’accueil. Les ambassades, les organismes de coopération et les établissements d’enseignement supérieur y fonctionnent avec des critères de sélection plus stricts, limitant ainsi les risques d’arnaques ou de détournements.
Face à cette situation, les autorités togolaises recommandent aux jeunes et à leurs familles de se renseigner auprès des services consulaires ou des canaux officiels avant de s’engager dans un projet d’études à l’étranger. La multiplication de ces cas met en lumière la nécessité d’une vigilance accrue pour éviter que d’autres jeunes ne soient recrutés sous de faux prétextes, exposés à un conflit armé à des milliers de kilomètres de chez eux.
Un impact sur l’image éducative de la Russie en Afrique Ces affaires nuisent directement à la réputation de la Russie en tant que destination académique pour les étudiants africains. Si le pays accueillait jusqu’ici plusieurs milliers d’étudiants venus du continent, attirés par des frais de scolarité accessibles et des partenariats intergouvernementaux, les récentes dérives signalées jettent un doute sur la fiabilité des circuits non officiels. Le risque d’être instrumentalisé dans un conflit militaire remet en question la sécurité des parcours proposés et pourrait dissuader de futurs candidats. Pour Moscou, cela représente un revers stratégique dans sa volonté de renforcer son influence éducative en Afrique, un domaine qui lui servait jusqu’à présent de levier diplomatique face aux puissances occidentales.