Publié le 22 avril 2025
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Le gouvernement du Tchad a conclu ce 20 avril un accord de paix avec le Comité d’autodéfense de Miski de la région du Tibesti, dans le nord du pays. Si un premier accord avait été signé en novembre 2019 entre Idriss Deby Itno, aujourd’hui défunt, et le comité local, il n’avait jamais été appliqué, en raison notamment de divergences sur la question de l’exploitation de gisements d’or qui ont nourri un conflit entre une milice locale et l’armée tchadienne, à la fin des années 2010.
Signé par le médiateur de la République, Saleh Kebzabo, le nouvel accord prévoit une amnistie générale pour les membres des forces tchadiennes de défense et de sécurité, et pour ceux du Comité d’autodéfense de Miski qui ont participé aux affrontements pendant la période 2019-2020. Pour satisfaire les attentes de la milice locale, tous les permis d’exploitation minière sont annulés et toutes les activités minières dans la zone de Miski et ses environs sont suspendus en attendant les conclusions des études cartographiques.
« Cette fois, nous croyons à cet accord, il appartient aux deux parties de respecter leur engagement, a déclaré Djimet Chava, le président du Comité d’autodéfense. Même s’il y a blocus, nous sommes déterminés à négocier au lieu de recourir à la violence », a-t-il affirmé lors de la cérémonie de signature.
Les populations locales s’estimaient marginalisées
Comme l’explique Tchad Infos, le comité de Miski, majoritairement issu de la communauté Toubou, est né en 2013, pour lutter contre l’arrivée massive d’orpailleurs illégaux et l’exploitation du sous-sol de la région. « À l’origine simples comités de surveillance villageois appelés wangada, ces groupes se sont progressivement structurés en un véritable mouvement armé local », écrit le média tchadien. C’est à partir de 2018 que la révolte contre le gouvernement central commence, les habitants s’estimant marginalisés dans l’exploitation de leurs ressources après que les autorités aient redessiné les frontières administratives, et que la présence militaire se soit renforcée au Tibesti.
Après l’accord de paix de 2009 et plusieurs tentatives de dialogue infructueuses, un autre avait été signé en 2023. « Le 8 janvier 2023, le gouvernement du maréchal Mahamat Idriss Deby Itno avait signé un nouvel accord avec le même comité. Mais le gouvernement n’a pas respecté les clauses, a ainsi expliqué à l’AFP un membre du comité. Ça doit être le dernier accord et il faut que les deux parties aient la volonté de le respecter », a ajouté celui qui a requis l’anonymat.
(Avec AFP)