Prisonniers incarcérés dans un établissement pénitentiaire malien (illustration). © Joël Saget / AFP
Publié le 10 avril 2025
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La profession travaillerait « déjà à le faire sortir de prison ». Alfousseyni Togo, directeur de publication de l’hebdomadaire malien Le Canard de la Venise, a été écroué mercredi 9 avril, a appris l’AFP auprès du parquet et de sa corporation. Il aurait eu des propos critiques envers les autorités judiciaires du Mali.
D’après les informations de Chiaka Doumbia, reporter dans le même média, le journaliste malien « a été arrêté, puis placé sous mandat de dépôt » après son audition par le procureur du pôle de lutte contre la cybercriminalité. Selon le parquet, il est poursuivi pour « atteinte au crédit de la justice, trouble à l’ordre public et diffamation ». Le jugement est fixé au 12 juin.
L’arrestation d’Alfousseyni Togo a également été confirmée par le président de la Maison de la presse du mali, Bandoulière Danté.
Des chiffres contestés
Dans l’article pour lequel il est incriminé, le journaliste remet notamment en cause un chiffre avancé par le ministre malien de la Justice, Mamoudou Kassogué. Ce dernier avait affirmé que l’indice de confiance en la justice malienne était passé de 30 à 70 % en 2024, ce qu’Alfousseyni Togo aurait contesté.
Il « a traité les gens du pôle d’incompétents, de corrompus [et] n’épargne pas le ministre », a assuré une source judiciaire à l’AFP, qualifiant les faits de « diffamation ».

Le directeur de publication n’est pas le seul journaliste, professeur ou membre de l’opposition à avoir été arrêté et écroué après des propos jugés critiques envers le gouvernement et le régime militaire d’Assimi Goïta. Par exemple, l’universitaire Étienne Fakaba Sissoko avait été emprisonné durant un an. Le chercheur à la faculté des sciences économiques avait critiqué, dans un livre publié en 2023, la communication de la junte au pouvoir et estimé qu’elle relevait de la « propagande ». Il a purgé l’entièreté de sa peine et vient d’être remis en liberté.
(Avec AFP)