Au Mali, les partis avaient déjà été suspendus entre avril et juillet 2024. © AFP
Publié le 29 avril 2025
Lecture : 1 minute.
Fichier généré le
Les autorités du Mali, qui veulent adopter une charte des partis politiques, organisent une concertation nationale lundi et mardi 29 avril. Mais la plupart des formations la boycottent, craignant être suspendues ou dissoutes, comme dans les deux autres pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), le Niger et le Burkina Faso.
Selon le ministre chargé des Réformes politiques, Mamani Nassiré, qui a pris la parole à l’ouverture de la concertation au centre international de conférences de Bamako, cette dernière est organisée « pour la mise en œuvre » des recommandations politiques des assises. Organisées fin 2022 par les militaires au pouvoir, elles avaient préconisé cette charte. Trois recommandations avaient été faites, dont une sur « la réduction » des partis.
Le ministre dit avoir saisi depuis décembre « les 297 partis politiques » officiellement recensés, pour leurs avis à ces recommandations mais la majorité n’ont pas, selon lui, répondu. La concertation a été boycottée lundi par la quasi-totalité des partis d’opposition, selon des responsables de ces formations joints lundi par l’AFP.
Des partis qui craignent de disparaître
Le week-end dernier, la plupart des partis politiques s’étaient rassemblés pour faire part de leur mécontentement : « On ne veut pas de la dissolution des partis politiques », a ainsi réagi Abdallah Yattara, un responsable de leur coalition, lors d’une conférence de presse à Bamako. « La Constitution du Mali dit que les partis exercent librement leurs activités. Mais, elle ne dit pas qu’il faut [nous] limiter. Nous ne voulons donc pas d’instance pour nous limiter ou nous dissoudre », a quant à lui déclaré Mountaga Tall, président de cette coalition.
Ces derniers avaient déjà été suspendus entre avril et juillet 2024. Le gouvernement les accusait de « discussions stériles » et de « subversion » et avait mis en avant le danger qu’ils faisaient peser sur un « dialogue » national en cours au Mali. La junte aurait par ailleurs dû remettre le pouvoir aux civils début 2024, et n’a toujours pas organisé d’élection présidentielle à ce jour.
(Avec AFP)