Publié le 24 avril 2025
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Des sources locales font état de 65 à 70 disparus. Au Mali, des dizaines de corps ont été découverts près d’un camp militaire, dans une attaque qui semble encore une fois avoir visé la communauté peule, régulièrement accusée de renflouer les rangs des terroristes en Afrique de l’Ouest.
D’après plusieurs rescapés, qui ont fui en Mauritanie voisine, quelques jours avant la découverte des cadavres, des dizaines d’hommes ont été arrêtés au marché de Sébabougou, dans l’Ouest, par des membres des Forces armées maliennes (Fama) et ses supplétifs russes de Wagner. Ils auraient ensuite été emmenés au camp militaire de Kwala, situé à environ 200 km de Bamako.
« Ils ont tué gratuitement des gens »
Un premier témoin raconte à l’AFP que ces hommes, dont il faisait partie, ont été interrogés sur leurs liens avec les groupes jihadistes : « Ils ont fouetté les gens. » Il explique ensuite avoir été emmené avec d’autres hors du camp par les paramilitaires russes pour être exécutés.
« Les militaires blancs ont tiré sur nous en rafale. Je suis tombé comme les autres. Très rapidement, les militaires sont partis. Moi, je n’étais pas mort mais je suis resté couché pendant plusieurs heures. J’ai vu près de 70 corps », se souvient-il. « J’étais dans le groupe qui est resté [dans le camp] quand les autres sont sortis pour être tués », confirme un second témoin, qui dit avoir échappé à la mort et a depuis fui le Mali.
Un troisième homme âgé d’une vingtaine d’années affirme, lui, s’être rendu lundi à proximité du camp pour chercher ses proches arrêtés : « Ce que nous avons vu est terrible. Des corps, des gens tués, des civils ». Malade le jour de la rafle, il a échappé à cette arrestation, mais il a désormais quitté le pays pour la Mauritanie, comme d’autres témoins et habitants de Sébabougou. « Ils ont tué gratuitement des gens », se désole-t-il.
Les Peuls pris pour cible
« On a une liste de 65 personnes qui aujourd’hui sont portées disparues. Ce sont majoritairement des Peuls », a indiqué à l’AFP une organisation communautaire locale, qui a requis l’anonymat. D’après elle, lorsque des civils sont arrivés près du camp pour retrouver leurs proches, « ils ont découvert des corps éparpillés partout, en état de putréfaction. Ils n’ont pu reconnaître qu’une seule personne parmi elles ».
Les Peuls sont régulièrement victimes de massacres dans la région. Il y a quelques semaines, des vidéos de massacres de civils, à Solenzo, dans l’ouest du Burkina Faso, avaient tourné sur les réseaux sociaux. Les populations locales avaient dénoncé des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) comme assaillants. La communauté peule est ainsi confrontée à des expéditions punitives, accusée de nourrir le terrorisme. Les jihadistes eux, en profitent pour recruter encore plus.
(Avec AFP)
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