Publié le 3 mai 2025
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Le président Brice Clotaire Oligui Nguema, général de brigade qui a mis fin à plus de 55 ans de règne de la famille Bongo, a prêté serment samedi 3 mai sur la nouvelle Constitution. Plébiscité le 12 avril avec 94,85 % des voix, il a fait son entrée dans le stade d’Angondjé vers 13h30 (12h30 GMT), saluant la foule debout à l’arrière d’une voiture au toit ouvert, en costume civil sombre, écharpe rouge sur le torse.
Selon la nouvelle Constitution, le président élu prendra la tête du Gabon pour un mandat de sept ans avec des pouvoirs élargis. Le poste de Premier ministre a été supprimé à la faveur de la création d’un poste de vice-président. Avant un retour complet à l’ordre constitutionnel, des élections législatives doivent être organisées avant la fin de l’été.
Ambiance festive
Tôt ce samedi, des encombrements étaient visibles dans les rues de Libreville et aux abords du stade à Akanda, au nord de la capitale. Les spectateurs, arborant t-shirts et drapeaux à l’effigie du président, ont attendu une grande partie de la journée dans une ambiance festive le remplissage progressif des tribunes.
Le stade d’Angondjé ou stade de l’amitié sino-gabonaise a accueilli les Gabonais munis de billets d’entrée distribués gratuitement. C’est la première fois qu’une cérémonie de prestation de serment présidentielle a lieu devant un public aussi large.
Plusieurs chefs d’État du continent africain sont arrivés dans la capitale gabonaise dès vendredi soir. Parmi eux, Umaro Sissoco Embaló (Guinée-Bissau), Adama Barrow (Gambie), Bassirou Diomaye Faye (Sénégal), Faustin-Archange Touadéra (Centrafrique) ou encore Teodoro Obiang Nguema Mbasogo (Guinée équatoriale), Mamadi Doumbouya (Guinée) et Mahamat Idriss Déby Itno (Tchad). Le président de la RDC, Félix Tshisekedi, a fait son entrée au stade samedi à la mi-journée, peu avant le chef de l’État rwandais, Paul Kagame.
Dissolution du CTRI
« Désormais, le Gabon est membre à part entière des États démocratiques et sera à tout jamais un modèle type de transition réussie », a dit Faustin-Archange Touadéra dans une allocution en tant que facilitateur de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEAC) pour la transition gabonaise. La France était représentée à Libreville par son ministre délégué chargé de l’Europe, Benjamin Haddad.
Dès mardi soir, dans un ultime communiqué, les militaires et membres des forces de sécurité du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), l’organe mis en place après la chute du régime d’Ali Bongo, ont annoncé leur dissolution. « La prestation de serment par le président de la République élu […] mettra fin à la présidence de transition et conduira au retour à l’ordre constitutionnel civil », a déclaré dans un communiqué vidéo le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, porte-parole du CTRI, officialisant le « retour des militaires dans leurs casernes ».

De sérieux défis attendent désormais Brice Clotaire Oligui Nguema. Parmi les principales préoccupations, le réseau d’électricité vieillissant occasionne de nombreuses coupures d’électricité, le chômage des jeunes avoisine les 40 %, les infrastructures routières sont absentes ou dégradées et la dette du pays devrait atteindre les 80 % du PIB en 2025.
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Durant la transition, le président Oligui Nguema s’est présenté comme un « bâtisseur » en lançant ou relançant de nombreux chantiers de construction. Il a également promis de « sévir » contre la corruption.
(Avec AFP)