L’activiste est soupçonné d’avoir créé le compte « Frère Hounvi ». © DR
Publié le 15 avril 2025
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La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) a requis deux ans de prison ferme et un million de francs CFA d’amende contre Steve Amoussou. L’activiste est soupçonné d’avoir créé le compte « Frère Hounvi », chroniqueur anonyme célèbre dans le pays, pour critiquer le gouvernement en publiant des tribunes audio virales à ses 75 000 abonnés.
« Il n’y a plus de chronique de “Frère Hounvi” depuis que Steve Amoussou est en prison », a notamment noté un substitut du procureur lors d’un bref réquisitoire lundi 14 avril. Le prévenu s’est réfugié derrière « un sentiment d’impunité » en « injuriant et intimidant » des personnes sous couvert de l’anonymat, a-t-il aussi ajouté pour justifier les deux ans de prison requis par la Criet. Le verdict est attendu le 26 mai.
Les avocats de la défense ont de leur côté plaidé pour une relaxe, estimant que le dossier contre leur client était « vide ». L’un d’eux, Me Magloire Yansunu, a par exemple pointé du doigt que « l’expertise de la police scientifique n’ait pas été sollicitée pour confronter » les voix des publications de « Frère Houvni » avec celle de Steve Amoussou.
Le militant est en prison depuis août 2024. Installé au Togo depuis plusieurs années, il avait été enlevé et ramené de force au Bénin avant d’y être incarcéré à la prison de Missérété. « Lorsque je suis descendu de mon appartement, quatre personnes se sont approchées de moi et ont engagé une conversation. Entre la discussion et mon introduction dans un fourgon de couleur noire, il s’est passé 20 à 25 minutes », avait-il témoigné. Moins d’un mois après, la justice béninoise avait reconnu deux hommes, Jimmy Gandaho et Géraud Gbaguidi, coupables de cette « arrestation illégale ».
(Avec AFP)