Publié le 15 avril 2025
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Un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères est venu confirmer l’expulsion d’Algérie de douze fonctionnaires français relevant du ministère de l’Intérieur. La diplomatie française a dénoncé ce mardi 15 avril une décision « regrettable » et menacé de représailles. La France n’aura « d’autre choix que de prendre des mesures similaires », a affirmé le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot sur la chaîne publique France 2.
Alors que les relations entre les deux pays semblaient s’être améliorées depuis la fin mars, à la faveur d’un appel téléphonique entre Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron, cette expulsion vient fragiliser un peu plus les tentatives de réconciliation. Le chef de la diplomatie a assuré vouloir « maintenir le contact » avec le pouvoir algérien, et a demandé à ce dernier de revenir sur sa décision. Mais, « si les autorités algériennes persistent, si elles font le choix de l’escalade, et bien, nous répondrons avec la plus grande fermeté », a-t-il averti.
« Nous avons toujours dit que nous voulions sortir des tensions parce qu’elles ne sont ni dans l’intérêt de la France ni dans l’intérêt des Français. Mais c’est évidemment à l’Algérie aujourd’hui de prendre ses dispositions », a-t-il également réagi.
🔴🗣️ “Ce ne sera pas sans conséquences, et cela compromet le dialogue que nous avions réamorcé ”, réagit le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, suite à l’expulsion de 12 agents de l’ambassade de France. pic.twitter.com/YgjLC81Ixd
— Telematin (@telematin) April 15, 2025
Alger pointe Bruno Retailleau du doigt
D’après la diplomatie algérienne, qui a défendu lundi sa décision « souveraine », l’expulsion des agents français est une réponse « à l’arrestation spectaculaire et ostentatoire, sur la voie publique par les services sous tutelle du ministère de l’Intérieur français, d’un agent consulaire », ce qu’elle qualifie d’« acte indigne » de la part de Paris.
Dans le communiqué, le ministère des Affaires étrangères s’est attaqué directement au ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui, selon lui, porte directement « la responsabilité entière » de ce « regain de tensions ». Dans la crise diplomatique qui dure depuis des mois, le locataire de la place Beauvau est à l’avant-poste et est régulièrement accusé par les médias algériens de s’en prendre à l’Algérie pour nourrir ses ambitions électorales.
« Bruno Retailleau n’a rien à voir avec cette affaire judiciaire », a défendu Jean-Noël Barrot, au matin de ce 15 avril, insistant sur l’indépendance de la justice française. « La justice est indépendante. C’est une procédure judiciaire qui a été engagée depuis des mois et qui n’a rien à voir avec le dialogue que nous avons réinitié » ces dernières semaines avec les autorités algériennes, a-t-il expliqué.
L’affaire concerne un opposant algérien
Vendredi 11 avril dernier, trois hommes algériens, dont l’agent consulaire en question, ont été mis en détention dans la capitale française. Le parquet national antiterroriste les soupçonne d’avoir participé à l’enlèvement d’un opposant algérien ayant obtenu l’asile en France en 2023, Amir Boukhors, influenceur surnommé Amir DZ.
Placés en détention provisoire, ils sont inculpés pour arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivie de libération avant le septième jour, en relation avec une entreprise terroriste. La victime témoigne avoir été enlevée, ce jour d’avril 2024, par des hommes portant des brassards de police et conduit dans un conteneur en Seine-et-Marne, avant d’avoir été droguée puis relâchée.
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(Avec AFP)