L’offre de crédit a maintenu sa dynamique haussière au cours de l’année 2021 pour atteindre un volume de 17 781,2 milliards F Cfa, selon la Bceao. Les dépôts à terme et les taux de rémunération ont également progressé, grâce à la détente des conditions débitrices des banques.
Le volume de crédit mis en place par les banques dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) est ressorti à 17 781,2 milliards F Cfa en 2021, contre 16 212,5 milliards en 2020, soit une hausse de 9,7 %, d’après le Rapport sur les conditions de banque dans l’Uemoa en 2021 de la Bceao. Ainsi, l’offre de nouveaux crédits bancaires dans l’Union a maintenu sa dynamique haussière observée au cours des dernières années, fait observer la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), auteur du rapport. Les augmentations les plus importantes sont notées au Togo (+32,0 %), au Burkina (+24,2 %), au Bénin (+19,6 %) et au Mali (+15,7 %).
Selon le statut juridique, il est noté une prédominance des crédits accordés aux personnes morales qui comptent pour 76 %
du portefeuille contre 24 % aux personnes physiques. Les grandes entreprises concentrent plus de la moitié des ressources mises en place dans l’Union, soit 54 % des crédits. Ces dernières bénéficient des taux plus favorables de 91 points de base (pdb) activement aux microentreprises et petites et moyennes entreprises (Pme). Et, trois quarts des concours bancaires aux personnes physiques sont captés par les hommes (75 %), contre seulement 25 % aux femmes, malgré des conditions débitrices plus favorables pour ces dernières.
En termes de répartition géographique, 92 % des crédits sont octroyés dans les principales agglomérations des pays.

Structure des crédits mis en place selon l’objet dans l’Uemoa en 2021
Le rapport de la Bceao révèle qu’en ce qui concerne les coûts du crédit, l’orientation baissière du taux d’intérêt débiteur moyen dans les pays membres de l’Uemoa entamée depuis 2011 s’est maintenue en 2021. En effet, le coût moyen du crédit est passé de 6,59 % en 2020 à 6,27 % en 2021. Sur les dix dernières années, les taux débiteurs se sont repliés d’environ 205 points de base dans l’ensemble des pays de l’Union. Cette situation s’explique en partie par le maintien des mesures prises par la Banque centrale en faveur des établissements de crédit dans un contexte de relance économique des Etats et d’un climat persistant de la crise de la pandémie de Covid-19, analyse la Bceao. Pour rappel, la Banque centrale a maintenu ses taux directeurs à 2 % et 4 % respectivement pour le taux minimum de soumissions aux appels d’offres et celui du guichet de prêts marginal, avant de décider de les relever en juin dernier.
36 % de dépôts en plus
Selon l’objet du crédit, des baisses ont été observées dans tous les compartiments dont les plus importantes sont notées au niveau des crédits à l’exportation (-163 pdb), suivis des concours à l’immobilier (-82 pdb) et à l’équipement (-74 pdb), et enfin des crédits de trésorerie (-50 pdb). Une baisse relativement moins importante (-9 pdb) a été relevée pour les taux des crédits de consommation.
Le total des nouveaux dépôts à terme sur les places de l’Union est passé de 9 127,8 milliards F Cfa en 2020 à 12 417,6 milliards en 2021, ce qui correspond à un accroissement de 36,0 %. Les montants déposés à terme sont essentiellement effectués par les entreprises privées (26,7 %), les particuliers (24,6 %), les entreprises publiques (20,9 %), et la clientèle financière (20,5 %).
Les dépôts à court terme c’est-à-dire ceux ayant une maturité inférieure ou égale à 2 ans, restent prépondérants avec 67,6 % du portefeuille, mais en baisse par rapport à 2020 (81,2 %), contre une proportion de 26,1 % pour les dépôts à moyen terme (maturité entre 2 et 10 ans) et 6,3 % pour les dépôts ayant une maturité de long terme (plus de 10 ans).
Le taux d’intérêt créditeur moyen des dépôts à terme dans l’Uemoa est ressorti à 5,35 % en 2021 après 5,13 % en 2020, soit une hausse de 22 pdb. La clientèle financière et les entreprises publiques ont bénéficié des taux de rémunération de leurs dépôts à terme les plus importants, avec des niveaux respectifs de 6,08 % et 5,36 %.

NB : Isblm : Institutions sans but lucratif au service des ménages