Le ciel est un terrain de conquête pour les pays en quête d’ouverture et de croissance. Le Zimbabwe l’a bien compris. Déterminé à faire de ses infrastructures aéroportuaires un pilier de son développement économique et touristique, le pays multiplie les partenariats stratégiques. Le dernier en date a été signé avec la Chine, marquant une nouvelle étape dans la modernisation de son réseau aérien.
Deux accords ont été paraphés entre les autorités zimbabwéennes et l’entreprise chinoise China Jiangsu International (CJI). Le premier concerne la maintenance continue de l’aéroport international de Victoria Falls, une infrastructure clé remise à neuf en 2016 par le même acteur chinois. Ce hub touristique, situé à proximité des célèbres chutes classées au patrimoine mondial de l’UNESCO, incarne l’ambition du Zimbabwe de se repositionner comme une destination africaine de premier plan.
Le second accord, plus structurant, instaure une coopération technique entre CJI et l’Airports Company of Zimbabwe (ACZ), l’organisme public en charge de la gestion des aéroports du pays. Ce partenariat s’étend au-delà de l’aspect purement technique. Il intègre un volet de formation et de transfert de compétences, indispensable pour pérenniser les acquis et bâtir un savoir-faire local. Le Zimbabwe souhaite en effet que ses infrastructures ne soient pas seulement modernisées, mais aussi durablement maîtrisées par ses propres ingénieurs et techniciens.
Ce choix de la Chine comme partenaire n’est pas anodin. Pékin a déjà marqué de son empreinte les grands chantiers d’infrastructure sur le continent, et son expertise dans le secteur aéroportuaire est reconnue. Pour le Zimbabwe, qui doit composer avec des ressources financières limitées, ce type de coopération technique et ciblée représente une alternative efficace aux modèles classiques d’investissement.
Cette stratégie s’inscrit dans une volonté de renforcer la connectivité du pays, stimuler les flux touristiques et attirer les investisseurs. Moderniser les aéroports, c’est aussi améliorer l’image du pays à l’international, sécuriser les échanges, et se préparer à capter une partie de la croissance du trafic aérien africain.
Mais la réussite de ce pari repose sur plusieurs conditions : la transparence dans l’exécution des projets, la capacité à former rapidement des compétences locales et la bonne articulation entre infrastructures, politique touristique et logistique nationale.