*Le rêve brisé de militants et sympathisants
*2026, si près et pourtant si loin
*Yayi et l’après Guinée…
La flamme qui caractérise le parti d’opposition Les Démocrates ne sera pas allumée pour les législatives du 8 janvier 2023. Elle s’est éteinte hier mardi, dernier jour fixé par la loi pour compléter les dossiers de candidatures suivant les observations faites par la Cena, la commission électorale nationale autonome (Cena). Et pour cause, le parti n’est pas entré en possession des trois quitus fiscaux qui manquaient à trois de ses candidats, sur les 218. En dépit des discussions entamées avec la Direction générale des impôts dans le but de trouver un consensus, le sésame ne leur a pas été délivrer. Conséquence, à la proclamation des listes définitives qui prendront part à ces joutes, Les Démocrates n’y figureront pas pour dossiers incomplet. Tel un château de cartes, tout s’écroule donc chez Les Démocrates. Ainsi, jeunes, femmes, hommes, qui nourrissaient l’ambition de participer à ces élections législatives et qui se sont donnés corps et âme pour y arriver, voient malheureusement leur rêve brisé. Sans oublier les militants et sympathisants qui y croyaient dur comme fer. Même si officiellement le parti Les Démocrates a été créé en 2020 soit exactement deux ans, il faut souligner tout de même que ses membres, pour la plupart, sont de l’aile dissidente de la Fcbe, ancien parti dont l’ancien président de la République, Yayi Boni en était le président d’honneur. Tout calcul fait, on peut affirmer que sous le pouvoir de Patrice Talon, ça fait bientôt 4 ans que des figures de ce qu’on peut appeler aujourd’hui Les Démocrates, n’ont plus été à une compétition électorale. En clair, malgré leur bonne volonté, ils n’ont pu participer aux législatives de 2019, aux communales de 2020, à la présidentielle de 2021 et les législatives de 2023 vont leur être aussi contées. Quel sacrifice ! Quatre ans, sans mandat électif, sans nomination de ses membres à un quelconque postes, c’est dur à supporter. Et il va falloir attendre encore trois ans, c’est-à-dire 2026 pour espérer les élections générales au Bénin. Une chose est évidente, si Les Démocrates ne prennent pas part aux élections législatives de 2023, c’est que la présidentielle de 2026 est hypothéquée puisqu’ils ne pourront prétendre avoir de maires et de députés qui parraineraient leurs candidats. Pis, rien ne leur garantit qu’en 2026, pour les législatives et communales, ils ne feront pas face à d’autres difficultés qui les empêcheraient une énième fois de compétir. Le temps passe. Au regard des enjeux politiques, certains militants et sympathisants pourront-ils vraiment poursuivre cette aventure avec le même engagement et la même détermination ? Ce n’est pas évident pour certains. Osons le dire, le parti Les Démocrates, après ces nouveaux déboires, est à la croisée des chemins. Chacun face au miroir de sa conscience. Du bureau exécutif jusqu’aux coordinations à la base, chacun devra prendre de décisions. Arrêter ou poursuivre le combat au sein de la même formation politique ou aller ‘’à la rivière’’ ? 2026, c’est vrai, c’est dans trois petites années. Cela semble si proche, mais en réalité ce sont encore trois longues années de traversée du désert aux lendemains incertains. Ça craint donc quant à la même structuration, la même détermination ou au même engagement. Autrement dit, né il y a deux ans seulement, et sans aucun conseiller élu local, communal ou député, le parti au symbole de la flamme allumée mourra-t-il de sa plus simple et prématuré mort ?
Le cas Yayi
Nommé médiateur de la Cedeao dans la crise guinéenne, depuis quelques mois, le président d’honneur des Démocrates et ancien chef de l’Etat, Yayi Boni s’est fait rare sur la scène politique à l’interne. Et pour les préparations devant aboutir aux législatives de 2023, il n’a pas été aperçu physiquement aux cotés de membres et autres militants du parti contrairement à sa posture par le passé. Jusqu’à quand Yayi restera-t-il dans la médiation ? Pendant ce temps, que deviendrait ce parti qu’il s’est échiné à asseoir après la dissidence aux Fcbe ? Après la Guinée, le président Yayi Boni reviendra-t-il à ses vieilles amours au bercail ? Difficile d’y répondre quand on sait qu’il se susurre que le président Patrice Talon, à la faveur du vote d’une loi bientôt par la neuvième législature, pourra formaliser le cadre de concertation des anciens chefs de l’Etat. Yayi Boni et Nicéphore Soglo pourraient s’y retrouver, et du coup, éloignés de la chose politique partisane. Ce faisant, c’est le part Les démocrates qui pourrait en pâtir. Pour l’instant, on n’en est pas encore là. Toutes les analyses et supputations sont donc permises.
JB