(Les listes de Talon donneront-elles enfin l’exemple ?)
En 2016, l’une des fibres sur lesquelles les << nouveaux hommes >> arrivant au pouvoir ont joué contre le gouvernement défunt du président Yayi Boni, c’est que les députés membres de la majorité présidentielle, pour la plupart trempant dans des scandales, se servaient du Parlement comme parapluie ou refuge pour échapper à des interpellations ou poursuites judiciaires. Yayi Boni passa le gouvernail du pays à Patrice Talon qui hérita de ces mêmes députés dont la législature n’avait démarré qu’en 2015. De Patrice Talon qui prônait la Rupture, les Béninois ont espéré vainement la rupture pour une véritable salubrité au Palais des Gouverneurs à Porto-Novo. Très tôt, ces parlementaires pro Yayi vont faire leur reconversion dans un grand bloc dénommé BMP (Bloc de la majorité présidentielle) en soutien aux actions du gouvernement. Plus rien ne pouvait plus leur arriver. Les présumés auteurs de telle ou telle affaire n’ont été nullement inquiétés. Des dossiers ont été même réglés à l’amiable. Seuls les résistants qui n’ont pas voulu vite tourner casaque en suivant la direction du nouveau vent dans le pays, en ont fait les frais. Ou est-ce par pure coïncidence ? En tout cas, en 2019 où la Rupture a organisé ses premières législatives pour le compte de la huitième législature, toutes les figures soupçonnées ont été reconduites sur les listes proTalon et proclamées élues. La purge ou la démarcation d’avec le passé n’a donc pu avoir lieu. Le 8 janvier 2023, les législatives pour désigner les représentants du peuple pour le compte de la neuvième législature devront se tenir. Déjà le branle-bas au niveau des états-majors des formations politiques. Quels types d’acteurs seront cette fois-ci positionnés par les partis se réclamant de Talon ? Rattraper enfin le tir ou persister dans la <<protection>> de ceux-là qui n’ont pas bonne presse ? Et dire qu’à cette liste d’anciennes figures, il s’est ajouté d’autres dont la presse ne cesse de parler. La foire aux positionnements des candidats sur les listes a commencé, et c’est la dernière ligne droite. Le pouvoir de la Rupture qui vise une majorité écrasante, ambition légitime, fermera-t-il les yeux sur << les morts dans les placards>> chez certains candidats au détriment d’autres critères ou calculs ? Autrement dit, va-t-on vers une Assemblée nationale à nouveau refuge pour certains acteurs politiques ? Encore quelques jours, et les différentes listes de candidatures à déposer à la Cena seront passées à la loupe des citoyens.
Mike M.