Les autorités maliennes œuvrent en faveur d’élections libres et transparentes et du retour du pays à l’ordre constitutionnel en 2024, a déclaré ce samedi le Premier ministre malien par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga, à la 77e Assemblée générale des Nations Unies à New York. “Depuis le mois d’août 2020, le Mali se trouve dans un processus de transition, qui prendra fin le 26 mars 2024, par le transfert de pouvoir aux autorités élues […] Les autorités de la transition se sont engagées, dans deux chronogrammes convenus avec la Cédéao [Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest], à faire des réformes politiques et institutionnelles, avant d’organiser des élections, dont l’objectif ultime est de refonder l’État malien“, a-t-il noté.
Il a fait remarquer qu’une loi électorale avait été promulguée et qu’une structure indépendante pour leur organisation avait été mise en place. “Une commission composée d’éminentes personnalités de toutes les composantes de la société malienne [a été] chargée de la rédaction de la nouvelle constitution“, a-t-il souligné. Parallèlement aux préparatifs des élections, le Mali se focalise sur la lutte contre le terrorisme, a poursuivi Abdoulaye Maïga. “Le peuple malien reste reconnaissant des efforts et des sacrifices consentis par la Minusma [mais] il nous faut reconnaître que près de dix ans après son établissement, les objectifs pour lesquels la Minusma a été déployée au Mali ne sont pas atteints“, a-t-il constaté.
Dans ce contexte, Abdoulaye Maïga estime nécessaire “une adaptation de la Minusma à l’environnement dans lequel elle est déployée”. Il a également accusé la France de néocolonialisme, de désir de diviser le peuple malien et de soutenir des groupes terroristes dans la région du Sahel. Il a rappelé dans ce contexte la lettre adressée par le Mali en août dernier au Conseil de sécurité pour demander une réunion d’urgence. “Cette réunion a pour objet de permettre au Mali de présenter les éléments de preuve en sa possession […] Le Mali sera en mesure de prouver que la junte française a fourni des renseignements et des armes à des groupes terroristes. ” Évoquant les liens entre le Mali et la Russie, Abdoulaye Maïga a déclaré que les deux pays avaient des “relations de coopération exemplaires et fructueuses”.
La République du Mali a connu deux coups d’État militaires depuis août 2020. Le premier, le 18 août 2020, a écarté du pouvoir le président Ibrahim Boubacar Keïta. Un groupe de militaires dirigé par le colonel Assimi Goïta a nommé Bah N’Daw président par intérim. Cependant, le 26 mai 2021, ce dernier a été démis de ses fonctions par le même groupe de militaires et, sur décision de la Cour constitutionnelle du Mali, c’est Assimi Goïta qui a été nommé chef de l’État pour la période de transition. La direction militaire du Mali a proposé de tenir les élections présidentielle et législatives en décembre 2025.