Une fille de l’ancien président dos Santos, membre historique du Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA, au pouvoir), qui rallie le leader de l’opposition, Adalberto Costa Júnior. Un des fils de Jonas Savimbi, fondateur de l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita, opposition), qui appelle à voter pour le président sortant, João Lourenço… Dans les deux cas, c’est le monde à l’envers.
Impensable il y a encore quelques années, cette situation traduit le vent de nouveauté qui souffle sur la vie politique angolaise alors que le pays, géant pétrolier de 30 millions d’habitants marqué par le mal-développement, organise ce mercredi 24 août des élections générales.
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Ce scrutin indirect, au terme duquel le chef du parti arrivé en tête deviendra président de la République, est le quatrième depuis la fin de la guerre civile en 2002. En 2008, 2012 et 2017, le MPLA est toujours sorti vainqueur, le président Lourenço ayant pris la suite de José Eduardo dos Santos (après trente-huit ans au pouvoir) en 2017. Pourtant, alors que cinq ans ont passé, le rapport de force s’est rééquilibré : le MPLA, aux commandes du pays depuis 1975, connaît une certaine fébrilité quand l’Unita, galvanisée par un candidat charismatique, se prend à croire à l’alternance. Autrement dit, si Lourenço demeure favori, jamais des élections n’ont été aussi serrées en Angola.
Craintes de fraude
Des Angolais patientent pour se faire inscrire sur les listes électorales pour les élections générales 2022, à Luanda. © Osvaldo Silva/AFP