(Même Macron est conscient de la force de ce lobby)
En marge de sa visite au Bénin, 80 députés de gauche ont interpellé le président Emmanuel Macron sur les questions de droit de l’homme et des libertés individuelles au Bénin. En ligne de mire, le sort réservé aux opposants, candidats recalés à la présidentielle de 2021, Reckya Madougou et Joêl Aîvo. Avec la venue de Macron, malgré l’alerte, certains soutiens du régime de la Rupture ont tôt fait de sourire, traitant l’action des députés français de coup d’épée dans l’eau. Mais attention ! Le développement de l’actualité depuis ce mercredi 27 juillet montre que l’action des députés a déjà produit de résultat et risque d’en produire davantage si le chef de l’Etat du Bénin tient à la concrétisation de certains projets avec la France. La preuve, dans le calendrier pour la suite de la restitution des trésors royaux, le président Emmanuel Macron a parlé du vote d’une loi cadre. “ Je souhaite que nous puissions poursuivre le travail et aller au bout et porter cette loi cadre qui sera présenté dans les meilleurs délais un pré-rapport qui a été rédigé par Jean-Luc Martinez m’a été remis il y a quelques semaines et je souhaite que nous puissions avancer pour maintenant poursuivre ce qui a été commencé ici poursuivi au sénégal et que nous devons faire cheminer plus avant avec encore plus d’ambitions”, a laissé entendre le président français, s’agissant de nouveaux actes de restitutions de patrimoines, à la suite du rapport sur la restitution du patrimoine africain, Felwine Sarr et Bénédicte Savoy en 2018.
C’est dire que pour le vote de la loi cadre en question, laquelle va déclencher le nouveau processus de restitution, la majorité au pouvoir en France aura besoin du soutien d’autres députés. Or, qu’il vous souvienne que lors des dernières législatives en France, « Ensemble » de Macron n’a pas obtenu la majorité absolue. La majorité au pouvoir a obtenu 245 sièges sur 577. Ce qui suppose que pour faire passer certaines lois, elle aura besoin du soutien d’autres députés, même de gauche si nécessaire. Et 75 députés, ce n’est pas rien. C’est peut-être cet aspect de la chose que le président Macron voit en appelant à une ouverture politique du régime Talon, l’une des principales revendications contenues dans l’interpellation des députés de gauche. Donc dire que cette lettre des députés n’a produit aucun effet, c’est aller trop vite en besogne.
Il est à saluer que le président Patrice Talon fasse preuve de concession, quand on voit le nombre de personnes libérées de prison ces dernières 48h. Il faut souhaiter que la dynamique continue jusqu’à la libération de Reckya Madougou et Joël Aïvo. Cela ne peut qu’être positif pour la suite des projets que le Bénin a en commun avec la France.
M.M