Le Maroc retrouve sa place de leader parmi les importateurs de blé tendre européen. Selon le site Le Desk, qui s’appuie sur les données officielles de la Commission européenne, le royaume a importé quelque 250 000 tonnes de blé tendre au titre de la campagne agricole 2024/2025, devançant ainsi le Nigeria. Ce volume place le Maroc en tête du classement des clients de l’Union européenne pour ce type de céréale.
Cet état de fait marque un retour en force sur le marché européen, après une période d’ajustements liée aux fluctuations des récoltes nationales et à la concurrence internationale. Cette remontée s’explique en grande partie par une mauvaise campagne agricole au Maroc. Les faibles précipitations et la sécheresse persistante ont gravement affecté la production nationale de céréales, poussant le pays à augmenter ses importations pour couvrir ses besoins.
Le blé tendre, de loin la céréale la plus consommée au Maroc pour la fabrication du pain, reste stratégique pour la sécurité alimentaire du pays. Le retour de Rabat en tête des clients européens illustre aussi la solidité des liens commerciaux entre Rabat et l’Union européenne. Sur fond d’enjeux géopolitiques et de tensions sur les marchés mondiaux, l’UE demeure pour le royaume un fournisseur fiable et stable, notamment en matière de produits agricoles.
Si cette place de premier client reflète une capacité à s’approvisionner efficacement, elle met aussi en lumière une dépendance structurelle du Maroc aux marchés extérieurs en matière de blé. Pour réduire cette vulnérabilité, le pays devra poursuivre ses efforts dans le développement de filières locales résilientes. Il faudra aussi renforcer l’investissement dans l’irrigation, et l’adaptation des cultures aux nouvelles réalités climatiques.
Le fait que le Nigeria, géant économique africain, soit dépassé dans ce classement montre aussi une redistribution des cartes au niveau continental. Cela pourrait raviver certaines compétitions régionales sur les marchés céréaliers mondiaux, surtout dans un contexte de perturbations logistiques ou de hausse des cours mondiaux.