Publié le 2 mai 2025
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« Ce régime est en train d’échouer », estimait un Tunisien dans les rues de la capitale, le jour de la fête du Travail. Jeudi 1er mai, des centaines de personnes s’étaient réunies à Tunis pour manifester contre le régime et pour faire libérer des personnalités politiques emprisonnées. Une démarche initiée par l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et les proches de prisonniers.
Sur l’avenue Habib Bourguiba, principale artère de la ville et haut lieu de la contestation, des manifestants portaient une banderole mentionnant « l’injustice est le début de la fin ». Dans le rassemblement, qui a attiré des participants de différentes factions politiques, la foule a scandé des slogans comme « la révolution viendra ». Plusieurs panneaux qualifiaient le président Kaïs Saïed de « tyran ».
« Le pays est à l’arrêt, dans un état d’étouffement des voix et d’emprisonnement de la jeunesse qui poste sur les réseaux sociaux », a dénoncé dans un communiqué le dirigeant de l’UGTT Noureddine Taboubi. La Tunisie est confrontée à une « répression des libertés », a-t-il ajouté.
« Nous ne sommes pas satisfaits de ce qu’il se passe », a, lui, déclaré un militant, Souhaieb Ferchichi, qui dénonce également « une atmosphère de peur et de répression ». Il accuse le pouvoir en place de ne pas respecter « la constitution et la loi ».
Libérer Ahmed Souab
La manifestation s’est tenue quelques jours seulement après l’arrestation de l’avocat et ancien juge administratif Ahmed Souab, placé en détention par un juge antiterroriste. Membre du collectif de défense dans le procès de l’affaire dite du complot contre la sûreté de l’État, il avait pris la parole à l’issue du procès le 18 avril dernier, dénonçant les pressions politiques auxquelles faisaient face, selon lui, les juges.
« En tant que famille, nous considérons que son arrestation est motivée par des raisons politiques », a ainsi insisté auprès de l’AFP son frère Mongi Souab. La procédure a suscité des critiques internationales, notamment de l’ONU et des gouvernements français et allemands, rejetées cette semaine par le président qui a dénoncé une « ingérence flagrante dans les affaires intérieures de la Tunisie ».
Au même moment à Tunis, une contre-manifestation a rassemblé un petit groupe de partisans de Kaïs Saïed. « Le président a dit ce qu’il a dit : non à l’ingérence étrangère », a par exemple défendu l’un d’entre eux, Ridha Soula, un retraité de 70 ans.
(Avec AFP)
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