Publié le 29 avril 2025
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Alors que Tidjane Thiam, le président de la première formation d’opposition en Côte d’Ivoire, est désormais inéligible, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) a annoncé, lundi 28 avril, avoir saisi la justice pour contester sa radiation de la liste électorale.
« J’ai ici un premier recours que nous avons exercé ce matin » auprès du président du tribunal du Plateau, à Abidjan, a affirmé l’avocat Me Luc Adje Kacou lors d’une conférence de presse au siège du PDCI. Il a précisé vouloir « un autre procès avec un autre juge ».
Si aucun recours n’est normalement possible sur le fond, le PDCI dénonce un vice de procédure. Pour son conseil, « le juge a omis de communiquer au ministère public » sa décision de radiation de Tidjane Thiam. « Or la communication au ministère public est obligatoire. »
Pour l’ancien parti de Félix Houphouët-Boigny, le maintien sur la liste électorale de son candidat est « non négociable ». « Il n’y a pas de plan B », a assuré le porte-parole du parti, Soumaïla Bredoumy, à la presse.
« M. Thiam n’a jamais été apatride »
En pleine résurgence du débat sur le concept d’« ivoirité » dans le pays, c’est l’obtention de la nationalité française par Thiam, en 1987, alors qu’il était majeur, qui est au coeur du litige. En mars, le candidat du PDCI a renoncé à cette nationalité française, puisqu’il est impossible de prétendre devenir président en ayant une double nationalité.
Mais la justice invoque l’article 48 du code de la nationalité, datant des années 1960, qui indique que l’acquisition d’une autre nationalité entraîne la perte de la nationalité ivoirienne. L’article ne s’applique pas à ceux qui sont nés français, mais à ceux qui ont demandé la nationalité plus tard.
Pour les magistrats ivoiriens, Thiam a donc perdu sa nationalité ivoirienne entre 1987 et mars 2025, et ne remplissait pas les conditions pour s’inscrire sur les listes électorales en 2022. Mais ses avocats affirment, eux, qu’il est né ivoirien par sa mère et français par son père, et n’est ainsi pas concerné par l’article 48.
Un argument que la justice a rejeté, car « insuffisant en preuves », a déclaré lundi Augustin Kouamé, directeur des Affaires civiles et pénales au ministère de la Justice, lors d’une conférence de presse au tribunal du Plateau. Il a également indiqué que Tidjane Thiam était redevenu ivoirien depuis qu’il avait renoncé à sa nationalité française, en mars. « Par cette libération de son allégeance à un pays étranger, M. Thiam, qui était ivoirien par naissance, par le sang, retrouve automatiquement sa nationalité ivoirienne », a-t-il dit.
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« M. Thiam n’a jamais été apatride », a encore assuré Augustin Kouamé.
(Avec AFP)