L’Algérie a pris livraison début mars 2025 de ses premiers chasseurs russes Su-35, initialement destinés à l’Égypte. Ces avions de haute performance ont été intégrés aux Forces aériennes algériennes sur la base d’Oum El Bouaghi. Cette acquisition représente un tournant majeur dans la stratégie de modernisation militaire d’Alger, qui envisage également l’acquisition de chasseurs Su-57 de cinquième génération.
Selon un article publié par Red Samovar le 23 avril 2025, l’Égypte avait annulé sa commande en raison des sanctions américaines (CAATSA), permettant ainsi leur réaffectation à l’Algérie. Les appareils ont été livrés démontés par des avions de transport Antonov An-124, puis réassemblés sur place. Des images satellites datées du 10 mars confirment la présence d’un Su-35 arborant déjà les couleurs algériennes.
Un positionnement stratégique régional
Avec cette acquisition, l’Algérie devient le troisième pays étranger à opérer le Su-35 (code OTAN : Flanker-E), après la Chine et l’Iran. Cette intégration s’inscrit dans une démarche cohérente de renforcement des capacités aériennes du pays, complétant la flotte de Su-30MKA déjà en service. La modernisation se poursuit avec une commande de 14 chasseurs Su-57, dont les livraisons sont prévues entre 2025 et 2027.
L’arrivée des Su-35 pourrait également s’accompagner d’améliorations techniques significatives. Des sources évoquent la possibilité de remplacer le radar N035 Irbis-E d’origine par le radar N036 Byelka (AESA) issu du Su-57, bien que cette information reste à confirmer. Une telle modernisation offrirait aux forces algériennes des capacités de détection et de suivi considérablement améliorées.
Implications pour l’équilibre régional
Cette montée en puissance militaire pourrait inciter les pays voisins, notamment le Maroc, à accélérer la modernisation de leurs propres forces aériennes. L’acquisition de ces chasseurs de haute performance risque ainsi d’intensifier la course à l’armement dans la région nord-africaine, modifiant potentiellement l’équilibre des forces existant et les dynamiques sécuritaires régionales dans les années à venir.