Publié le 23 avril 2025
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Il n’est pas le plus médiatique des groupes armés sévissant en RDC, mais il est l’auteur d’attaques régulières, qui font à chaque fois plusieurs dizaines de morts, comme en février dernier, à 80 kilomètres de Bunia, la capitale de l’Ituri. Mardi 22 avril, des membres de la Coopérative pour le développement du Congo (Codeco) ont rencontré en Ouganda, aux abords de Kampala, le dirigeant de l’armée ougandaise, le général Muhoozi Kainerugaba, le fils de Yoweri Museveni.
Le chef des forces armées ougandaises (UPDF) « a tenu ce matin à Entebbe une réunion de haut niveau avec les dirigeants de la milice lendu Codeco […] un groupe qui a déjà affronté à plusieurs reprises les Forces de défense du peuple ougandais », a déclaré l’UPDF dans un communiqué. Une rencontre qui, selon la partie ougandaise, a « encouragé les dirigeants de la Codeco à s’allier à l’UPDF pour œuvrer ensemble à la paix et à la stabilité dans l’est du Congo ». Les autorités ougandaises se sont félicitées d’une « étape importante dans les efforts de paix régionaux en cours ».
Toujours d’après le communiqué, les membres de la Codeco auraient été « trompés par certaines forces négatives qui les avaient incités à s’opposer à la présence » des Ougandais en RDC. Son représentant aurait par ailleurs « remercié l’Ouganda pour son soutien de longue date, y compris l’aide médicale, le refuge et les opportunités d’affaires pour les citoyens congolais ».
CODECO Rebel Leaders Meet Gen @mkainerugaba, Apologize For Attacks On UPDF https://t.co/QpA1oYhGcl
— Uganda Peoples’ Defence Forces (@MODVA_UPDF) April 22, 2025
Entre Tshisekedi et Museveni, des liens équivoques
La présence ougandaise dans l’est de la RDC reste importante : début mars, l’UPDF a lancé des opérations contre la Codeco vers Mahagi, ville située à environ 50 km d’importantes réserves pétrolières sur son territoire, et affirmé avoir tué des centaines de ses combattants lors d’affrontements. L’armée ougandaise épaule aussi les FARDC en Ituri face aux Forces démocratiques alliées (ADF), groupe affilié à l‘État islamique originaire de l’Ouganda, mais qui a étendu sa présence en RDC.
Selon une source militaire qui a requis l’anonymat auprès de l’AFP, cette évolution des relations entre la Codeco et l’armée ougandaise n’est « pas surprenante » : « Il s’agit d’un leurre pour les rebelles des ADF, qui pourraient subir un traitement similaire s’ils cessent de combattre le gouvernement ougandais ». « L’Ouganda veut prouver par sa présence dans l’est de la RDC qu’il n’est pas en faveur de la guerre, mais de la paix », explique cette source. Muhoozi Kainerugaba, réputé pour ses déclarations incendiaires sur les réseaux sociaux, « est présenté comme un pacificateur » dans ce cadre.
Car si Kampala le dément, le groupe d’experts des Nations unies a documenté à plusieurs reprises le soutien de l’Ouganda au M23 dans l’est de la RDC. Yoweri Museveni jongle donc entre ses intérêts économiques et stratégiques chez son voisin, et son soutien apparent à Félix Tshisekedi.
(Avec AFP)