En Côte d’Ivoire, l’exclusion de Laurent Gbagbo des listes électorales, à moins de 7 mois de la présidentielle d’octobre 2025, pour lequel il est candidat, est perçue comme une source potentielle de tension dans le pays.
Pour prévenir le pire, l’ONU prévoit d’envoyer un émissaire à Abidjan pour discuter avec les autorités, a annoncé les services du Dr Koné Katinan, président du Conseil stratégique et politique du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI).
Selon les informations, l’émissaire spécial de l’ONU, M. Chimao, sera chargé d’évaluer la situation sur place et de favoriser une solution conforme à la loi et à la Constitution ivoirienne. L’objectif visé est d’empêcher une escalade des tensions, pendant que les partisans de Gbagbo envisagent de manifester en masse.
Le représentant de l’ONU à Abidjan, devra aussi promouvoir le dialogue entre le gouvernement ivoirien et les opposants pour les intégrer dans le processus électoral et assurer des élections crédibles afin d’éviter tout boycott, pouvant mettre en péril, la légitimité du vote.
En effet, la controverse qui entoure le retrait de Gbagbo des listes électorales s’explique par plusieurs facteurs. En premier lieu, il y a sa condamnation par contumace en Côte d’Ivoire, à 20 ans de prison pour « détournement de fonds » en 2018. En second lieu, son rôle dans la crise post-électorale de 2010-2011 qui a causé la mort de 3 000 personnes.
En Côte d’Ivoire, pour justifier l’exclusion de Gbagbo des listes électorales, le pouvoir en place évoque l’article 65 du Code électoral qui interdit à toute personne condamnée à une peine de prison ferme de se présenter aux élections. Le pouvoir Ouattara parle également de la nécessité de maintenir la stabilité nationale pour prévenir toute résurgence des tensions ethniques potentiellement déstabilisatrices.
En prenant l’initiative d’envoyer un émissaire à Abidjan, l’ONU entend ainsi travailler de sorte à encourager les autorités ivoiriennes à renforcer la paix et la réconciliation nationale.
À noter que Laurent Gbagbo n’est pas le seul à être retiré des listes électorales en Côte d’Ivoire. Son ex-bras droit, Charles Blé Goudé et l’ancien premier ministre Guillaume Soro, ont été aussi exclus.