Le mardi 8 avril 2025, l’opposant ivoirien Guillaume Soro, a effectué une visite inattendue au Ghana. À sa descente d’avion, l’ancien Premier ministre de Côte d’Ivoire a été accueilli avec tous les honneurs possibles par Larry Gbevlo-Lartey, représentant spécial du président ghanéen auprès des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES).
En effet, l’ancien président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro a eu droit à un cortège officiel. Deux motards de l’escorte présidentielle l’ont conduit jusqu’à la résidence des hôtes de la République du Ghana. Un accueil chaleureux qui suscite débat, quand on sait qu’en 2019, le territoire ghanéen lui avait été interdit d’accès, sous le régime du président Nanan Akufo-Addo, proche du président Alassane Ouattara.
Six ans après, l’accueil change pour Guillaume Soro, signe de la volonté du nouveau président, John Dramani Mahama, fraîchement élu, de renforcer ses liens avec des acteurs politiques de premier plan en Afrique de l’Ouest, à un moment où les dynamiques géopolitiques évoluent rapidement dans la sous-région.
Sous le coup d’un mandat d’arrêt international, Guillaume Soro, 52 ans, vit en exil depuis décembre 2019. Il est accusé par le pouvoir en place en Côte d’Ivoire de « tentative de déstabilisation » et condamné à perpétuité.
Depuis, l’ancien chef rebelle vit à cheval sur les capitales africaines des pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), notamment le Niger, le Burkina Faso et le Mali. Il ne cache plus son ambition de briguer la magistrature suprême dans son pays.
Malgré son inéligibilité, il a déclaré sa candidature à la présidentielle d’octobre prochain. Il entend se donner les moyens pour y participer. Car, il estime que son exil, qui dure depuis bientôt six ans, l’a plutôt « renforcé, forgé, fortifié ».
« Je suis plus que jamais déterminé à servir mon pays et à me présenter à l’élection présidentielle », assurait-il en janvier dernier, lors d’une cérémonie de vœu avec les cadres et militants de son parti, Générations et Peuples Solidaires.