Les divergences diplomatiques persistantes entre Paris et Alger commencent à se répercuter de manière visible sur le terrain économique. Le dernier épisode en date concerne le géant français du transport maritime, CMA CGM, dont un important projet d’investissement en Algérie vient d’être abandonné. L’information a été révélée par nos confrères d’Observalgerie, dans un contexte marqué par un regain de tension entre les deux pays.
À l’origine de ce revers, une décision des autorités françaises qui auraient déconseillé à un haut dirigeant du groupe CMA CGM de se rendre en Algérie pour finaliser un partenariat stratégique. Le projet en question visait la construction et la gestion d’infrastructures portuaires d’envergure, notamment dans le port d’Oran. Ce dernier, considéré comme un nœud logistique clé entre l’Europe et le continent africain, devait accueillir un terminal sous gestion directe du groupe français, avec pour ambition de renforcer son empreinte régionale. Mais la crispation politique a visiblement freiné l’élan économique.
En réaction à cette situation jugée regrettable, le Conseil du Renouveau économique algérien (CREA) a annoncé l’annulation pure et simple de sa visite en France. Une rencontre prévue avec le Mouvement des entreprises de France (MEDEF) a également été suspendue. Une réponse ferme à ce que certains considèrent comme un manque de réciprocité dans les relations économiques entre les deux rives de la Méditerranée. L’affaire CMA CGM réflète la complexité des relations franco-algériennes, où les initiatives économiques ne peuvent être dissociées du climat politique ambiant.
Si des efforts de part et d’autre ont été déployés ces dernières années pour relancer une coopération apaisée, les tensions persistantes autour de questions mémorielles, migratoires et géopolitiques continuent d’entraver les dynamiques de partenariat. Ce blocage intervient à un moment où l’Algérie affiche une volonté de plus en plus affirmée d’attirer des investissements étrangers, tout en diversifiant ses partenaires économiques.