Publié le 16 avril 2025
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Une « gestion opaque » des finances publiques en raison de « manipulations comptables », des « dépenses non retracées » ou « des opérations extrabudgétaires non reversées »… Guy Marius Sagna ne mâche pas ses mots pour qualifier les actions de Macky Sall et de son gouvernement lorsqu’ils étaient au pouvoir.
Le député du Pastef a déposé, ce mardi 15 avril, une proposition de résolution devant l’Assemblée nationale du Sénégal mettant en accusation l’ex-président pour « haute trahison ».
Une « atteinte aux fondements de l’État de droit budgétaire »
Les agissements reprochés à l’ancienne administration, « opérés sans information ni autorisation du Parlement, ont conduit à une sous-évaluation délibérée du déficit public et de la dette réelle » et « portent atteinte aux fondements de l’État de droit budgétaire », a accusé le député sénégalais.
« Une telle politique de dissimulation systématique, de manipulation des chiffres publics et de mise en péril de la souveraineté financière de l’État ne saurait rester sans conséquence », a-t-il aussi estimé, pour justifier le dépôt de sa proposition de résolution devant le Parlement.
« Elle constitue, au regard de son ampleur, de sa récurrence et de ses effets dévastateurs sur la crédibilité du Sénégal, un manquement d’une exceptionnelle gravité pouvant être qualifié de haute trahison », a conclu Guy Marius Sagna. La dette évaluée par la Cour des comptes est de 99,67 % du PIB, et le déficit budgétaire, calculé à nouveau pour 2023, a atteint les 12,3 %, contre les 4,9 % annoncés auparavant.
La proposition peut-elle aboutir ?
Fin février, le porte-parole du gouvernement sénégalais, Moustapha Ndjekk Sarré, avait déjà affirmé que celui qui vit désormais au Maroc serait convoqué devant la justice sénégalaise. Il n’avait pas manqué au passage de le qualifier de « chef de gang ».
Mais pour espérer être adoptée, la proposition de Guy Marius Sagna doit d’abord être validée par le bureau de l’Assemblée nationale. Si c’est le cas, elle sera ensuite examinée en commission des lois, avant d’être éventuellement votée en séance plénière.
Selon la Constitution sénégalaise, la mise en accusation d’un président ou ancien président est votée par l’Assemblée nationale à la majorité des trois cinquièmes de ses membres. Il peut le cas échéant être poursuivi pour haute trahison devant la Haute cour de justice.
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(Avec AFP)