Le procès Dangnivo qui tient de la disparition de ce cadre de l’administration des finances en août 2010, s’est poursuivi le jeudi 10 avril 2025, au Tribunal de première instance de Cotonou.
L’audience a été ouverte à 11h15. Après les formalités d’usages, le président de Céans a annoncé que la journée sera consacrée à l’audition de Yvonne Nanlimè épouse Attannon, propriétaire de la moto volée par Codjo Alofa et son ami à Godomey en 2010. Il a précisé que dame Yvonne Nanlimè n’est pas un témoin des faits en jugement. Il ne souhaite donc pas lui faire prêter serment. Mais les avocats s’y opposent. Il lui a fait prêter serment.
Convoquée à la barre à 11H20, Yvonne Nanlimè a raconté comment sa moto lui a été arrachée en 2010 par Codjo Alofa et son complice. Selon elle, le vol de sa moto remonte au lundi 9 août 2010. Elle avait quitté l’étude biblique pour son domicile. Elle a remarqué que quelqu’un était devant elle et un autre derrière. Après, elle a constaté que les phares devant elle ont disparu. Après celles de derrière aussi ont disparu. Mais quelques instants plus tard, elle dit avoir remarqué encore des phares allumés derrière elle. « A quelques mètres de mon portail, la moto derrière moi a accéléré et est venue devant. Le temps de ralentir, l’un des gens remorqués sur la moto est descendu et a pointé une arme sur ma tempe en me menaçant : “si tu crie, je tire” », se rappelle-t-elle. Ella a déclaré qu’elle est descendue de la moto et ils l’ont emportée. Elle a commencé à crier au voleur, quand ils sont partis. Son alerte au secours a fait venir du monde.
Selon ses propos, elle était là quand des conducteurs de taxi-moto sont arrivés. Ils ont demandé si c’est la moto de la dame qui a été volée. Elle a répondu par l’affirmative. Ces conducteurs de taxi-moto ont dit que la moto a été déjà retrouvée. Elle les a suivis. Une fois sur les lieux, elle a pu identifier l’un des braqueurs. Quelque temps après, la police est venue chercher le malfrat et a demandé à la dame de venir le lendemain c’est-à-dire le mardi 10 août 2010 pour faire une déposition. Ce qu’elle a fait. C’est là, dit-elle, que ses tracasseries ont commencé devant la justice jusqu’à ce jour. Elle a souligné qu’elle n’a pas encore retrouvé sa moto.
Dame Yvonne a indiqué qu’elle n’a pas signé la déposition. Elle a répondu ainsi à la question du président de Céans qui cherche à comprendre si elle a signé le mardi 10 août 2010 après sa déposition. Le Président de céans a fait savoir que Alofa a dit que c’est le lundi 16 août qu’il a volé la moto et qu’on l’a arrêté. Voilà que vous indiquez que c’est le 10 août. Et le PV de police a indiqué que c’est le 23 août. Dans le registre des plaintes, l’agent de la police avant de quitter la garde a mentionné qu’il a reçu Alofa qui a volé à Womey et qu’il l’a mis en garde à vue. « Maintenant qui doit-on croire ? », lâche-t-il. « Ah moi je voulais vous dire de voir dans les archives. Voilà que les archives disent autre chose. Mais, moi je ne peux pas oublier cette date », a martelé Yvonne Nanlimè. Selon elle, la seule fois où elle a été en présence de Alofa pour l’affaire devant le tribunal de Calavi, c’est le 26 octobre 2010.
L’un des avocats de la partie civile a demandé au Tribunal qu’on fasse comparaître une autre victime de vol et que le commissariat de Godomey Xlacomey fasse venir la procédure concernant le vol de la moto de cette dernière. Il a brandi un document qui mentionne que le vol de la moto de Yvonne Nanlimè remonte dans la nuit du 23 au 24 août. Or, Yvonne Nanlimè déclare à la barre, que sa moto lui a été volée le 09 août. Alofa quant à lui, avance la date du 16 août. La police de son côté évoque la date du 23 août. Voilà trois différentes dates qui sont avancées par le prévenu Alofa et les témoins.
Appelé à la barre à 12h50, Alofa a maintenu qu’il a été interpellé le 16 août 2010. Il précise même qu’il ne reconnait pas madame Yvonne Nanlimè. Il a même dit qu’il est allé en prison le 30 août 2010. Un avocat de la défense a dit qu’il est inadmissible que deux faits produits à des dates différentes soient dans un même PV. A 13H, le procureur demande une suspension et le président de Céans accède à sa demande. A la reprise à 13h17, le président de Céans a signifié qu’après concertation avec la partie civile, celle de la défense, et le ministère public, la Cour a décidé de suspendre l’audience afin que les contradictions soient mises au clair.
L’audience est renvoyée au mardi 22 avril 2025. Le temps de faire venir certaines personnes, poursuivre les mesures d’instructions complémentaires demandées avant de poursuivre avec l’audition des membres de la famille Dangnivo.