Publié le 11 avril 2025
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À six mois de l’élection présidentielle, il s’agit d’un coup de théâtre majeur dans le paysage politique en Tanzanie. Jeudi 10 avril, le principal leader de l’opposition, Tundu Lissu, a été inculpé pour « trahison », a déclaré à l’AFP l’un de ses avocats. Le président du Chadema avait été arrêté la veille.
« Lissu a été accusé de trahison – sans possibilité de libération sous caution –, et de publication de fausses informations », a affirmé son conseil, Jebra Kambole, après son apparition au tribunal de Dar es-Salaam le même jour. Cette accusation est passible de la peine de mort. « Nous croyons fermement que la justice est de son côté », a déclaré Rugemeleza Nshalla, un autre de ses avocats, qui s’est adressé à la presse. Selon ce dernier, Tundu Lissu devrait comparaître le 24 avril.
« Incitation à bloquer les élections »
Mercredi, Chadema avait assuré que son chef avait été « arrêté aux côtés d’autres membres » du mouvement après un meeting que la police avait dispersé à l’aide de gaz lacrymogène. Il avait ensuite été placé en détention par les forces de l’ordre. Avant son inculpation, le commandant de la police régionale Marco Chilya avait expliqué à des journalistes que le militant était poursuivi pour des allégations d’ « incitations à bloquer les élections » à venir.
Tundu Lissu, figure politique de l’opposition de longue date, a été le candidat de son parti à l’élection présidentielle de 2020, lorsque le président sortant, John Magufuli, décédé depuis, avait été réélu. En janvier dernier, il est devenu président de son parti, en remplacement de Freeman Mbowe. L’an dernier, Tundu Lissu avait prévenu que Chadema allait « bloquer les élections par la confrontation » à moins que le système électoral ne soit réformé.
Ce n’est pas la première fois que l’homme politique est incarcéré : en novembre, il avait été interpelé pendant la campagne des élections locales. Le mois précédent, il avait été brièvement détenu lorsque la police anti-émeute avait empêché la tenue d’un grand meeting à Dar es-Salaam. En 2017, il avait survécu à une tentative d’assassinat, au cours de laquelle il avait été grièvement blessé par balles.
(Avec AFP)