Publié le 10 avril 2025
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Si les derniers mois ont été un cauchemar pour les sociétés minières opérant au Mali, comme Barrick Gold, les autorités semblent, elles, plus que satisfaites de l’instauration du nouveau code minier et des revenus du secteur aurifère. D’après un document du ministère des Mines consulté par Reuters mercredi 9 avril, les recettes du Mali provenant des mines d’or auraient en effet augmenté de pas moins de 52,5 % l’année dernière.
Toujours d’après ce document, les recettes versées par les sociétés minières au Trésor public sont passées de 547,6 milliards de francs CFA (834,8 millions d’euros) en 2023 à 835,1 milliards de francs CFA (1,27 milliards d’euros) en 2024. Une hausse des revenus pour l’État qui intervient malgré une baisse de 23 % de la production industrielle d’or dans le pays la même année.
Selon le ministère, l’augmentation des recettes de l’année dernière est principalement due à l’introduction d’une taxation plus élevée par le nouveau code, qui a mené à une augmentation de la collecte des impôts et des paiements de dividendes de la part des groupes miniers. L’or contribue à 25 % du budget national malien, à 75 % des recettes d’exportation et à 10 % du PIB. En 2022 par exemple, 72 tonnes ont été produites.
Bras de fer avec Barrick Gold
Le Mali abrite des sociétés étrangères spécialisées dans l’extraction de ressources comme Barrick Gold, B2Gold, Resolute Mining, Endeavour Mining ou encore Hummingbird Resources. Ces derniers mois, Barrick Gold, le plus gros producteur d’or du pays, s’est retrouvé dans un bras de fer avec la junte d’Assimi Goïta concernant l’adoption du nouveau code minier.
En janvier dernier, la société minière canadienne a suspendu les opérations de son complexe de Loulo-Gounkoto, après la saisie par les autorités de trois tonnes de ses réserves d’or. Le gouvernement bloquait les exportations du complexe depuis le début du mois de novembre, et plusieurs cadres de la société avaient même été incarcérés.
La junte malienne et le groupe dirigé par Mark Bristow ont cependant engagé des pourparlers depuis plusieurs semaines. « Barrick veut aller de l’avant et ouvrir un nouveau chapitre avec les autorités maliennes », avait confié à Jeune Afrique un cadre du groupe le mois dernier. Ce d’autant plus que le permis de la mine expire en 2026.
D’autres compagnies ont eu moins de difficultés. Toubani Resources, qui a accepté de respecter les dispositions du code minier malien, vient de voir sa licence renouvelée par le gouvernement pour le site de Kobada.
Concernant la baisse de la production en 2024, Reuters a pu consulter un document du ministère des Mines en mars. Ce dernier montrait que les autorités prévoyaient une légère reprise de la production d’or cette année. Mais ces estimations étaient basées sur l’hypothèse que Barrick reprendrait ses activités en mars, ce qui n’a pas été le cas.
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