Le Sénégal a célébré le vendredi 4 avril dernier, le 65e anniversaire de son indépendance. Pour l’occasion, le président Bassirou Diomaye Faye a rebaptisé l’une des artères emblématiques de la capitale. Il s’agit du boulevard du général de Gaulle, devenu désormais boulevard Mamadou Dia, l’un des pères de l’indépendance du pays.
C’est une politique mémorielle lancée par les nouvelles autorités sénégalaises depuis mars 2024, date marquant leur prise de pouvoir : rebaptiser les avenues au nom de Sénégalais qui ont marqué l’histoire du pays plutôt que de laisser les noms des colonisateurs.
Selon une étude de 2019, 60 % des rues de Dakar portent encore le nom de figures de la colonisation ou d’écrivains ou médecins français. Pour corriger cet état de chose et réhabiliter l’histoire du pays, le président Faye avait inauguré en décembre dernier, une statue en l’honneur de Lat Dior, l’une des figures de l’opposition à la pénétration coloniale française, au XIXe siècle.
Le 4 avril 2025, à l’occasion de la célébration du 65e anniversaire de l’indépendance du pays, il décide de rebaptiser le boulevard du général de Gaulle, en boulevard Mamadou Dia, l’un des pères de l’indépendance du pays.
Qui est Mamadou Dia ?
Mamadou Dia fut, en effet, le Premier chef de gouvernement après l’indépendance, ayant marqué l’histoire du pays.
Mamadou Dia nait en 1910 de l’union d’un Toucouleur originaire de Kanel, cheminot à Thiès puis policier à Khombole, et d’une Sérère, originaire du Baol.
Il a été formé à l’école coranique puis à l’école régionale de Diourbel. Après la mort de son père, il entre à l’école primaire supérieure Blanchot de Saint-Louis en 1924 tout en poursuivant ses études coraniques.
Un instituteur le fait vieillir d’un an pour qu’il puisse passer le concours d’entrée de l’École normale William-Ponty de Gorée (École normale fédérale de l’AOF). Admis en 1927, et reçu premier de l’AOF, il devient instituteur à Saint-Louis et Fissel, puis directeur de l’école régionale de Fatick en 1943. Il côtoie Joseph Mbaye, Fara Sow, Abdoulaye Sadji et Ousmane Socé Diop, connus à Blanchot, développant une hostilité envers le colonialisme et l’assimilation.
N’ayant aucun penchant pour un quelconque engagement politique, il se fait régulièrement le relais dans la presse de la situation économique du Sénégal, en particulier de la misère des paysans pour lesquels il préconise un regroupement en coopératives, selon Wikipédia.