Publié le 8 avril 2025
Lecture : 2 minutes.
Fichier généré le
Au rythme de trois après-midi par semaine, le tribunal de Paris aura examiné les indices rassemblés par une décennie d’investigation. Mais dans le procès de Nicolas Sarkozy sur les soupçons de financement libyen dans la campagne présidentielle de 2007, la défense plaide un dossier d’« extrapolation » et un « roman » imaginé par le parquet national financier (PNF). Ce mardi 8 avril, au dernier jour du procès, les avocats de l’ancien président vont plaider la relaxe.
Maîtres Christophe Ingrain et Jean-Michel Darrois doivent s’exprimer à partir de 13 h 30. Selon son entourage, Nicolas Sarkozy, qui continue à clamer son innocence, sera également présent. Les prévenus auront ensuite, s’ils le souhaitent, la parole en dernier. Le tribunal annoncera enfin la date à laquelle il rendra son jugement : pas avant plusieurs mois.
Pour la justice française, l’ancien locataire de l’Élysée a noué « un pacte de corruption faustien avec un des dictateurs les plus infréquentables de ces trente dernières années », a affirmé l’un des procureurs. Ce plan de financement de sa campagne victorieuse par Mouammar Kadhafi aurait été mis en œuvre par ses plus proches, Claude Guéant et Brice Hortefeux, tous deux des anciens ministres.
Il aurait donné lieu, selon l’accusation, à des contreparties diplomatiques, économiques et juridiques, en particulier un soutien au retour de la Libye sur la scène internationale après des années d’embargo.
L’ancien président s’insurge contre « l’outrance de la peine réclamée »
Mais pour les avocats du prévenu, ces accusations ont été construites rétrospectivement par les Libyens. Un moyen de se venger de l’intervention internationale menée notamment par Nicolas Sarkozy et qui a abouti à la mort de Mouammar Kadhafi en octobre 2011. La défense affirme qu’aucun des flux financiers détaillés par l’accusation n’a pu alimenter la campagne, dans laquelle selon eux aucun argent liquide d’origine libyenne n’a été identifié.
Elle nie aussi catégoriquement les contreparties qui auraient été octroyées, lesquelles n’auraient pas été possibles, soit parce que le ministre puis président n’aurait fait que poursuivre des politiques antérieures, soit parce qu’il n’aurait pas pu, de par ses fonctions, influer sur les processus bilatéraux en cause.
Après les réquisitions du parquet, Nicolas Sarkozy a lui-même dénoncé « la fausseté et la violence des accusations et l’outrance de la peine réclamée ». Il a pointé « la faiblesse des charges alléguées », et dit désormais vouloir croire en « la sagesse du tribunal ».
(Avec AFP)
la suite après cette publicité