Publié le 7 avril 2025
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Le réchauffement des relations entre Paris et Alger semble désormais bien acté. Le ministre français des Affaires étrangères l’a en tout cas affirmé lors de sa visite en Algérie, dimanche 6 avril. « Avec le président Tebboune, nous avons exprimé la volonté partagée de lever le rideau, d’entrer dans une nouvelle phase » et de « reconstruire un partenariat d’égal à égal, serein et apaisé », a assuré Jean-Noël Barrot après son entretien avec le chef de l’État.
« La France souhaite tourner la page des tensions actuelles […] dans un souci d’efficacité et de résultats », a-t-il ajouté. Le chef de la diplomatie française a donc annoncé une « réactivation de l’ensemble des mécanismes de coopération » où « nous revenons à la normale ». La période de tension inédite traversée ces derniers mois « ne sert ni les intérêts des Algériens ni des Français », a-t-il estimé. Depuis que les présidents Macron et Tebboune ont repris les choses en main, il y a une volonté conjointe de « retrouver les voies de la coopération dans l’intérêt mutuel des deux peuples ».
Reprise de la coopération sécuritaire
Selon Jean-Noël Barrot, tous les sujets ont été mis sur la table lors d’une « réunion très utile » d’une heure quarante-cinq avec son homologue Ahmed Attaf, l’idée étant de « retrouver la dynamique et l’ambition fixées » par Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune en août 2022 lors d’une visite du président français à Alger. Le ministre a annoncé « tout d’abord » une reprise de la coopération sécuritaire avec une réunion déjà « actée » des hauts responsables des renseignements. « Nous aurons, a-t-il ajouté, un dialogue stratégique sur le Sahel », où l’Algérie est limitrophe du Mali et du Niger. Les deux pays sont préoccupés aussi par le retour de jihadistes de Syrie.
Autre préoccupation française : l’acceptation par Alger des ressortissants renvoyés ou expulsés de France. Le traitement de questions comme les visas et les réadmissions se fera « dans le cadre des accords existants, via des procédures normales », a indiqué Jean-Noël Barrot, annonçant « une rencontre prochaine » entre préfets français et consuls algériens.
Sur le plan économique, face aux difficultés rencontrées par une partie des 6 000 entreprises françaises implantées en Algérie – notamment dans l’agroalimentaire, l’automobile et le transport maritime –, Abdelmadjid Tebboune a assuré vouloir « donner une nouvelle impulsion », a dit Jean-Noël Barrot, annonçant une réunion entre les patronats des deux pays le 9 mai à Paris.
« Les relations reprennent leur cours normal, sans avoir besoin de déclarer un vainqueur dans cette brouille diplomatique », tout en démontrant « l’impossibilité d’une rupture entre l’Algérie et la France » voulue par l’extrême droite française, estime le journal algérien L’Expression.
(Avec AFP)