Publié le 6 mars 2024
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La guerre qui ravage le Soudan depuis près de onze mois « pourrait créer la plus grande crise de la faim au monde » dans un pays qui connaît déjà la plus importante crise de déplacement de population du globe, prévient le Programme alimentaire mondial (PAM).
Selon le PAM, « aujourd’hui, les Soudanais sont oubliés »
Les combats « menacent des millions de vies, la paix et la stabilité de toute une région », selon la directrice exécutive du PAM Cindy McCain. « Il y a 20 ans, le Darfour a connu la plus importante crise de la faim au monde et le monde avait uni ses efforts pour répondre, mais aujourd’hui, les Soudanais sont oubliés », poursuit-elle.
Au début des années 2000, Omar el-Béchir, déchu en 2019, avait lancé des miliciens, les Janjawids, pour mener la politique de la terre brûlée au Darfour, vaste région de l’ouest soudanais. Aujourd’hui, ils sont regroupés au sein des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohammed Hamdane Dagalo en guerre depuis le 15 avril 2023 contre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane.
Un enfant meurt toutes les deux heures
Les bombardements de civils, destruction d’infrastructures, viols, pillages, déplacements forcés et villages incendiés sont devenus le quotidien des 48 millions de Soudanais. Si ces violences ne cessent pas, « la guerre au Soudan pourrait créer la plus grande crise de la faim au monde », assure Mme McCain. Actuellement, « moins de 5 % » des Soudanais « peuvent s’offrir un repas complet », selon le PAM. Dans le camp de déplacés de Zamzam, au Darfour, un enfant meurt toutes les deux heures selon Médecins sans frontières (MSF).
Au Soudan du Sud, où 600 000 personnes se sont réfugiées pour fuir la guerre, « un enfant sur cinq dans les centres de transit à la frontière souffre de malnutrition », rapporte Mme McCain.
18 millions de personnes sont en insécurité alimentaire aiguë dans le pays, dont cinq millions ont atteint le dernier palier avant la famine et peuvent à peine être aidées par des humanitaires subissant entraves au déplacement et grave manque de financement, d’après le PAM.
(Avec AFP)