Au Mali, le climat politique est marqué par un conflit interne au sein du Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), exacerbé par les récentes critiques à l’égard du Premier ministre de transition, Choguel Maïga. Une faction significative du mouvement, menée par des figures telles que l’imam Oumarou Diarra, Maître Mountaga Tall et Jeamille Bittar, accuse Maïga de ne pas avoir su instaurer la paix et l’unité, pointant du doigt une gouvernance jugée autocratique. Ces dissensions soulèvent des interrogations quant à la stabilité du leadership de Maïga au sein du M5.
Le rejet de Choguel Maïga par une partie du M5-RFP s’accompagne de vives critiques sur sa capacité à diriger efficacement. Ses détracteurs lui reprochent de ne pas être à la hauteur de ses responsabilités, en particulier dans sa gestion de la crise interne au mouvement. Les propos tenus par ses porte-voix, jugés injurieux et diffamatoires, attisent davantage les tensions, mettant en lumière un climat de méfiance et de rancœur.
Par ailleurs, le soutien indéfectible d’une autre frange du M5-RFP, menée par Boubacar Karamoko Traoré et Abdel Kader Maïga, témoigne de la polarisation au sein du mouvement. Ces fidèles alliés du Premier ministre de transition défendent sa position, malgré les appels croissants à son remplacement. Cette division interne suggère l’existence de motivations sous-jacentes, possiblement liées à des ambitions personnelles et à des luttes de pouvoir.
Les tensions au sein du M5-RFP ont été exacerbées par des accusations lancées par Choguel Maïga contre certains militaires, qu’il suspecte de chercher à déstabiliser le mouvement. Ces allégations, soutenues par des propos audacieux d’Abdel Kader Maïga envers des figures militaires de haut rang, révèlent des divisions profondes non seulement au sein du mouvement, mais aussi au sommet de l’État, mettant en évidence un environnement politique maliens de plus en plus fracturé.
La situation actuelle pose la question de la survie politique de Choguel Maïga. Malgré les rumeurs persistantes sur son éventuel limogeage, les autorités militaires n’ont pas encore décidé de se séparer de ses services. L’issue de cette crise interne au M5-RFP et son impact sur la position de Maïga restent incertains, dans un contexte où les défections au sein du mouvement se multiplient, alimentant un climat d’instabilité et d’incertitude.