Avec ses importantes réserves de pétrole et de gaz, l’Afrique du Nord suscite de grandes convoitises. Depuis quelques années maintenant, deux pays ont décidé d’unir leur vision pour basculer vers une autre étape de la production pétrogazière. Il s’agit de l’Algérie et de la Libye. La Libye a connu des soubresauts socio-politiques qui ont considérablement impacté sa production en gaz et en pétrole. Cette situation avait freiné les projets d’éventuels investisseurs parmi lesquels on peut citer la Sonatrach (compagnie publique du pétrole de l’Algérie).
Les autorités libyennes ont consenti d’immenses efforts afin de ramener la paix et la stabilité sur tout le territoire. Ces efforts ont permis d’instaurer une certaine forme de quiétude dans diverses régions même s’il reste encore beaucoup à faire. C’est ainsi qu’en février 2022, la Sonatrach a signé un protocole d’accord avec la NOC (société publique du pétrole de la Libye) afin de reprendre les activités pétrolières sur le territoire libyen. Cet accord devait constituer le point de départ d’une nouvelle vision pour les deux nations du Maghreb.
Le dimanche 14 janvier, Farhat Bengdara, le patron de la NOC et Rachid Hachichi, le PDG de la Sonatrach ont officialisé l’accord de coopération pétrogazière qui lie les deux entreprises d’État. Cette entente va permettre à Alger et à Tripoli d’associer leurs efforts pour exploiter d’importants gisements d’hydrocarbures à l’ouest de la Libye. Le bassin de Ghadamès a été ciblé, car il contient un inestimable potentiel. En plus des énergies fossiles, la Sonatrach et la NOC ont pour ambition de mettre en commun leur expertise pour développer des projets ambitieux dans le secteur des énergies renouvelables.
Ce type de partenariat entre deux géants des hydrocarbures en Afrique est très intéressant. Il s’agit d’une coopération qui aura un impact à court, moyen et long terme. Sur le court terme, les deux pays seront en mesure d’enclencher des mécanismes qui vont leur permettre de tirer des revenus conséquents sur la vente des hydrocarbures. Grâce à une éventuelle augmentation de la rente pétrogazière, les deux pays arabes vont s’ouvrir de nouvelles perspectives. L’avènement de la crise russo-ukrainienne a provoqué une explosion de la demande en gaz en Europe.
Dans le but de dénicher de nouveaux marchés d’approvisionnement, les pays européens se bousculent aux portes de l’Afrique du Nord. En outre, l’Algérie et la Libye peuvent profiter de cet état de fait pour réaliser de bonnes affaires. Alors que le monde est lancé dans un processus de transition énergique, le potentiel des deux pays d’Afrique du Nord en termes d’énergies renouvelables est aussi important. En mutualisant leurs efforts, l’Algérie et la Libye pourront se positionner à long terme comme des acteurs importants de la valorisation des énergies alternatives.