Des Marocains ont célébré devant le Parlement à Rabat le Nouvel an amazigh, dimanche 14 janvier 2024. © AFP
Publié le 15 janvier 2024
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Vêtus de costumes colorés et jouant de la musique traditionnelle, des centaines de Marocains se sont réunis devant le Parlement dans le centre-ville de la capitale. Le Nouvel an amazigh (Yennayer) est fêté chaque année le 13 janvier au Maroc, qui compte le plus de Berbères au Maghreb. Le roi Mohammed VI a annoncé en faire un jour férié en mai 2023.
« C’est l’aboutissement d’un grand parcours de militantisme », salue Mounir Kejji, militant amazigh. « Cette reconnaissance officielle vient réconcilier les Marocains avec leur civilisation, leur culture, leur identité plusieurs fois millénaire. »
Promotion de la culture amazighe
Les Berbères, dont la présence est antérieure à l’arabisation et à l’islamisation, se nomment eux-mêmes « imazighen », pluriel de « amazigh », qui signifie « homme libre » dans leur langue, le tamazight. Marquer le Nouvel an par un jour férié « est aussi une réponse aux thèses islamistes qui critiquent cette reconnaissance et tout ce qui est lié à l »amazighité’, ce que l’on a combattu pendant des années », estime Mounir Kejji.
La langue amazighe a été reconnue en 2011 comme langue officielle, au côté de l’arabe, dans la Constitution marocaine, après des décennies de lutte des militants. En 2019, une loi organique pour la généralisation de la langue amazighe a été adoptée. Ce texte définit son emploi dans l’administration, les collectivités territoriales et les services publics, son enseignement dans les écoles et son usage dans la vie culturelle.
L’une des conséquences les plus notables de cette officialisation a été l’apparition de l’alphabet tifinagh sur les bâtiments publics, en plus de l’arabe et du français. Depuis 2010, une chaîne de télévision publique marocaine, Tamazight TV, est consacrée à la promotion de la culture amazighe. Mais les militants amazighs critiquent la lenteur du déploiement de cette langue notamment dans l’enseignement.
(Avec AFP)