Publié le 19 décembre 2023
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Sept mille neuf cents gigawatts. C’est le potentiel d’énergie solaire pour l’Afrique. Au lendemain de la COP28, qui s’est conclue par un texte qualifié – sans doute un peu vite – d’« historique », l’heure est plus que jamais à l’accélération de la transition : l’objectif est de tripler les capacités mondiales de production d’énergies renouvelables d’ici à 2030.
Une opportunité pour l’Afrique, dont la durée d’ensoleillement est d’environ 3 000 heures par an. Selon l’Agence internationale de l’énergie, le continent abrite 60 % des emplacements idéaux pour développer l’énergie solaire. « C’est énorme, et pourtant, l’exploitation de ce potentiel tourne autour de 1 % seulement », déplore Charaf Deen Wouinsou, directeur de la société béninoise Africa Energy.
Face à l’augmentation des prix de l’électricité et à la vétusté des équipements, de nombreux pays africains misent déjà sur cette énergie décarbonée, dont ils renforcent la part dans leur mix énergétique.
Trouver les financements
De l’Égypte à l’Afrique du Sud, du Maroc au Sénégal, partout les centrales photovoltaïques reliées au réseau national et les systèmes hors réseaux sortent de terre. On ne compte plus les grands projets en gestation sur ce marché en plein développement. Un chantier qui ne se fait pas sans heurts, comme le montre notamment les difficultés qui ont marqué les premières années du fonctionnement de la centrale de Noor Ouarzazate.
Si l’exploitation par le continent de son capital solaire passe par la construction de centrales parfois pharaoniques, l’Afrique peut aussi profiter du développement des solutions décentralisées pour résoudre le déficit abyssal d’accès à l’électricité.
Mais le chemin est encore long, et semé d’embûches. Pour offrir un accès à l’électricité aux six cents millions de personnes qui en sont privées sur le continent – soit environ la moitié de ses habitants – l’Afrique a cruellement besoin de financements. Il lui faudra également relever de nombreux défis, parmi lesquels la faiblesse des investissements, la bureaucratie et les problèmes de maintenance. « Je vois cette technologie décoller sur le continent. La seule chose qui est discutable, c’est la vitesse et l’échelle à laquelle nous y parviendrons », affirme notamment Sahele Fekede, responsable du programme Accès à l’énergie et transitions à la Fondation africaine pour le climat, dans le décryptage en vidéo que nous consacrons à ce sujet brûlant.