Afin de lutter efficacement contre la hausse des prix des produits vivriers qui a entraîné la cherté de la vie, le gouvernement du Bénin a décidé de créer des magasins de cession des intrants vivriers dans toutes les 77 communes. C’est l’une des importantes décisions prises en conseil des ministres ce mercredi.
Comme sous le régime de l’ancien président Boni YAYI, le gouvernement du Président Patrice Talon veut créer des magasins de cession des intrants vivriers dans toutes les 77 communes afin de contenir la crise alimentaire qui secoue le pays. Après le compte rendu de la tournée d’explication, le conseil a instruit le ministre d’État Abdoulaye Bio Tchané aux fins de prendre les mesures appropriées, en collaboration avec le ministre de l’Industrie et du Commerce et le ministre chargé de la Décentralisation, pour mutualiser les ressources des directions départementales en vue d’une intensification des contrôles de prix et l’application des mesures répressives conformément à la loi ; du ministre de l’Industrie et du Commerce, en collaboration avec le ministre de l’Economie et des Finances, pour fixer par arrêté, le plafonnement du prix de vente au détail de la farine de blé au consommateur final, sur toute l’étendue du territoire national.
Les mêmes ministres prendront un autre arrêté concernant le prix du ciment. Des contrôles seront renforcés et tout contrevenant se verra appliquer les textes en vigueur puis, le cas échéant, suspendu du circuit de distribution du ciment.
Par ailleurs, le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche est instruit, en lien avec les sociétés de distribution, à l’effet de créer des magasins de cession des intrants vivriers dans toutes les 77 communes. Le même ministre, en plus de ceux chargés de la Sécurité publique et de la Décentralisation, et en collaboration avec le Chef de mission de surveillance et de sécurisation des espaces de transhumance pastorale puis avec le Haut-Commissaire à la sédentarisation, organisera une mission d’information et de sensibilisation sur le programme de sédentarisation et veillera à son accélération.
Face à la cherté de la vie, la suppression de l’Office national d’appui à la sécurité alimentaire (ONASA) a été plusieurs fois évoquée. Certaines opinions ont regretté la disparition de cet office qui aurait pu selon elles, éviter au pays cette situation. En effet, sous le Président Boni YAYI, l’Onasa avait fait ses preuves dans la gestion des crises alimentaires au Bénin jusqu’en 2016. Il avait pour rôle de gérer la stabilisation des prix des produits vivriers, de leur stockage à leur commercialisation, et d’émettre des avis motivés en matière de politique des prix des produits vivriers au Bénin.
L’Onasa a connu ses lettres de noblesse pendant la crise alimentaire des années 2007 et 2008. On se rappelle qu’en juillet 2008, le gouvernement béninois avait pris la décision d’installer des comptoirs de vente de produits vivriers de grande consommation (maïs, riz, sorgho…) dans les 77 communes du pays, à travers le Programme national des magasins témoins de l’Onasa. À l’heure où une nouvelle crise alimentaire touche le pays, beaucoup de gens réclament son retour. À défaut de le faire venir, l’actuel gouvernement a fait l’option de le réinventer mais sous une autre forme quitte à lutter contre cette cherté.