En cette nuit du 1er au 2 août, à Abidjan, un hélicoptère décolle de la polyclinique internationale Sainte Anne-Marie (Pisam), passe près du nouveau pont éclairé aux couleurs nationales, et met le cap sur l’entreprise de pompes funèbres Ivosep, de l’autre côté de la lagune. À son bord, le corps d’une figure majeure de la vie politique ivoirienne : l’ancien président Henri Konan Bédié. Quelques instants plus tôt, aux environs de 20 h 30, le Sphinx de Daoukro rendait son dernier souffle à l’âge de 89 ans.
Bédié laisse derrière lui une famille endeuillée, des militants dévastés et un pays entier sous le choc. Le président Alassane Ouattara – très affecté par cette disparition, selon ses proches – a d’ailleurs déclaré dix jours de deuil national, annulant au passage les célébrations de la fête de l’indépendance, le 7 août. Après la crise post-électorale de 2020, Ouattara et Bédié avaient une fois de plus mis leurs différends de côté pour se rapprocher ces dernières années.