Si l’industrie du chocolat génère 130 milliards de dollars de recettes annuelles, les revenus du premier maillon de la chaîne sont, eux, quasiment insignifiants. Pour combattre cette injustice, et peser davantage dans les négociations, les pays producteurs se sont réunis au sein d’une « Opep du cacao », en 2018, avec un objectif : mieux rémunérer les cacaoculteurs. Cet objectif est-il réalisable ? Comment la Côte d’Ivoire et le Ghana peuvent-ils remporter ce bras de fer face à des multinationales qui semblent toutes-puissantes ?
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[Série] Producteurs contre multinationales, la guerre du cacao
En janvier dernier, Jeune Afrique publiait une série en quatre volets sur cette bataille de longue haleine. En analysant, d’abord, les raisons de la toute-puissance actuelle des industriels et des distributeurs qui, en bout de chaîne, sont les acteurs qui récoltent la plus grosse part du gâteau, au détriment des cacaoculteurs. L’état des lieux est sans appel : les producteurs ivoiriens touchent, en moyenne, moins de un dollar par jour, alors que l’industrie chocolatière génère chaque année quelque 130 milliards de dollars de vente dans le monde.
Des pistes existent pourtant pour sortir de cette impasse. En Côte d’Ivoire, plusieurs organisations de cacaoculteurs montrent la voie, notamment par le biais de la certification « fairtrade« . Un autre acteur doit également s’impliquer plus largement : l’État. Dans l’entretien qu’il a accordé à Jeune Afrique, l’expert François Ruf insistait sur la nécessité pour les autorités des pays producteurs de « réduire la production de cacao, et ainsi de mieux la maîtriser, tout en garantissant des moyens de subsistance au monde agricole ».