Pour les prochains mois, les économies de l’Uemoa pourraient poursuivre la reprise entamée depuis juin 2020 alors que les tensions inflationnistes resteraient fortes, selon la Bceao.
La croissance économique, en variation annuelle, atteindrait respectivement 5,4 % et 5,3 % aux deuxième et troisième trimestres 2022 dans l’Uemoa, après une réalisation de 5,0 % le trimestre précédent, selon les prévisions de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao). Dans la Note mensuelle de conjoncture économique dans les pays de l’Uemoa d’avril, l’institut d’émission estime que les économies de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) poursuivraient la reprise entamée depuis le mois de juin 2020 au cours des prochains mois et ce, en lien avec la baisse des contaminations à la Covid-19 et l’exécution des plans de relance.
Selon les résultats de l’enquête de conjoncture, l’activité économique serait bien orientée dans l’ensemble des secteurs d’activités: transport, tourisme, hôtellerie, etc. Les chefs d’entreprise interrogés anticipent une hausse de leurs activités au niveau du commerce, des industries manufacturière et extractive, ainsi que des services marchands, en lien avec l’accroissement des demandes intérieure et extérieure, rapporte la Note.
Ainsi, les performances des économies de l’Uemoa seraient tirées par la bonne tenue des services et des activités commerciales, ainsi que par la hausse continue des prix des principaux produits de base exportés, indique la Banque centrale. En fait, les informations disponibles font état d’une accélération du rythme de progression de l’inflation, en glissement annuel, à 6,7 % à fin avril et à 6,8 % à fin mai 2022. A en croire la Bceao, cette accélération des tensions inflationnistes serait liée au renchérissement des prix des produits pétroliers et alimentaires en raison de l’envolée des cours mondiaux exacerbée par la crise russo-ukrainienne.
Les perspectives économiques demeurent, toutefois, encore entourées de risques baissiers du fait des incertitudes relatives à l’évolution de la crise sanitaire, à l’environnement sécuritaire dans l’Union, à l’orientation des cours du pétrole ainsi qu’à l’impact des tensions géopolitiques dans le monde.
En termes d’évolution de la situation monétaire de l’Uemoa, la masse monétaire se situerait à 42 222,1 milliards F Cfa en mars 2022 contre une réalisation de 37 602,7 milliards F Cfa un an plus tôt, soit une hausse de 4 619,4 milliards F Cfa représentant 12,3 %. Cet accroissement résulterait de la progression des créances intérieures (sur les unités de l’administration publique centrale et sur l’économie) à hauteur de 6 609,5 milliards F Cfa (+17,5 %), tandis que les actifs extérieurs nets (Aen) ont reculé de 1 364,2 milliards F Cfa dans l’Union, précise la Bceao. En glissement annuel, il se traduirait par la hausse des dépôts de 3 575,9 milliards F Cfa (+12,4 %) et de la circulation fiduciaire de 1 043,6 milliards F Cfa (+12,0 %) à fin mars 2022.