La masse d’argent en circulation a augmenté de 11,3 % en un an, en s’établissant à 46 161,8 milliards F Cfa à fin décembre 2022 dans l’Umoa et ce, malgré un recul des actifs extérieurs nets de l’Union.
Le rythme de progression annuelle de la masse monétaire a diminué pour s’établir à 11,3 % à fin décembre 2022, après 12,4 % à fin septembre 2022, d’après le dernier Rapport sur la politique monétaire dans l’Umoa (Bceao, mars 2023). La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) explique cette décélération par « la contraction des actifs extérieurs nets de 3 288,7 milliards F Cfa (soit -42,5 %), dont l’effet a été atténué par la hausse des créances intérieures de 8 679,9 milliards F Cfa (+ 20,1 %).
Selon l’institut monétaire, l’augmentation des créances intérieures résulte de l’accroissement combiné des créances nettes des institutions de dépôt sur les Administrations publiques centrales (Apuc) de 4 729,1 milliards (+30, 2 %) et des créances sur l’économie de 3 950,8 milliards (+14,4 %).
La Bceao indique que le taux de progression annuelle de la circulation fiduciaire est resté constant à 9,7 % à fin décembre 2022 par rapport à sa valeur du trimestre précédent (fin septembre). La croissance annuelle des dépôts est de 11,8 % à la même période, après 13,2 % un trimestre plus tôt.
Les concours des institutions de dépôt aux agents économiques résidents ont essentiellement porté la progression de la masse monétaire en rythme annuel. En effet, les actifs extérieurs nets (Aen), résultant des flux transactionnels avec le reste du monde, ont eu une contribution négative à la croissance de la liquidité globale. Ils se sont consolidés de 387,6 milliards, soit 9,5 % au cours du quatrième trimestre 2022, sous l’effet de l’augmentation combinée des Aen de la Bceao de 350,3 milliards et de ceux des autres institutions de dépôt pour 37,3 milliards.
Le recul des Aen de l’Union reflète le solde déficitaire du compte courant sur la période, insuffisamment couvert par les entrées nettes de capitaux, indique le rapport de la Bceao.
Créances intérieures
L’encours des créances intérieures a augmenté de 8 680 milliards F Cfa, soit une hausse de 20,1 % en 2022. Il est noté un accroissement de 4 729,1 milliards pour les créances nettes des institutions de dépôt sur les Apuc et de 3 950,8 milliards pour celles sur l’économie, soit un accroissement de 14,4 % en un an.
A fin décembre 2022, les créances nettes de la Banque centrale et des banques sur les Apuc se sont établies à 20 380 milliards F Cfa, soit une hausse annuelle de 4 729,1 milliards représentant un taux d’accroissement de 30,2 %.
L’encours des crédits déclarés à la Centrale des risques bancaires de l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa) est chiffré à 17 013,6 milliards F Cfa à fin décembre 2022 et 15 372,5 milliards un an plus tôt, une hausse de 10,7 % en glissement annuel. La part de cet encours dans les crédits à l’économie est évaluée à 56,9 %.
L’encours total des crédits octroyés aux 400 plus Grosses entreprises utilisatrices de crédits bancaires (Geucb) s’est établi à 8 421,3 milliards F Cfa à fin décembre 2022, contre
7 629,2 milliards à fin décembre 2021, soit une augmentation de
10,4 % en un an. Il représente 49,5 % des crédits déclarés à la Centrale des risques bancaires de l’Union et 29,4 % des crédits à l’économie à fin décembre 2022 contre 29,2 % à fin décembre 2021.
L’encours des financements transfrontaliers au sein de l’Union en faveur de l’ensemble des plus gros utilisateurs de crédits est estimé à 246,5 milliards à fin décembre 2022, correspondant à 2,9 % du total des gros risques contre 198,7 milliards un an plus tôt (2,6 %).
Situation monétaire à fin décembre 2022 (en milliards F Cfa)
La situation monétaire est marquée par une modération du rythme de progression annuelle de la masse monétaire, selon la Bceao