« Cette condamnation vient rallonger inutilement la liste des prisonniers d’opinion dans notre pays et ne contribue nullement à créer et à entretenir un climat de paix et de cohésion », dénonce le PPA-CI dans un communiqué publié vendredi. La formation politique de Laurent Gbagbo déplore « une décision de justice arbitraire » qui « porte gravement atteinte à la loi fondamentale qui prescrit la liberté de réunion et de manifestation publique ».
Le 24 février, 31 personnes avaient été arrêtées et placées en détention alors qu’elles manifestaient leur soutien au secrétaire général du PPA-CI, Damana Pickass. Ce dernier était convoqué par un juge d’instruction pour son rôle présumé dans l’attaque d’une caserne à Abidjan en 2021.
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Deux ans de prison ferme
Vingt-sept de ces manifestants comparaissaient jeudi soir et tous sauf un – acquitté – ont été condamnés à deux ans de prison ferme. Les avocats de la défense ont annoncé faire appel.
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« Il convient de relever qu’un seul des inculpés a été acquitté dans cette procédure. Il se trouve qu’il est le seul qui ne se réclame pas de notre parti », note le PPA-CI qui assure que le procureur « n’a jamais fourni la moindre preuve ».
Le parti estime que ces condamnations sont « de nature à mettre en péril le processus de réconciliation nationale pour lequel le président Laurent Gbagbo a donné suffisamment de gages depuis son retour en Côte d’Ivoire », en juin 2021.
« Consolider l’État de droit »
Un autre parti, celui de l’ancien bras droit de Laurent Gbagbo, le Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep) lancé par Charles Blé-Goudé, a lui aussi demandé la « libération » des manifestants dans un communiqué publié vendredi, « face à ce qu’il considère comme une entrave aux libertés publiques ».
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Après ces arrestations, le porte-parole du PPA-CI, Justin Koné Katinan, avait dénoncé la semaine dernière « l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques ».
« Notre régime essaie au contraire de consolider l’État de droit où chaque citoyen est libre d’exercer sa liberté conformément aux lois en vigueur », avait répondu Mamadou Touré, le porte-parole adjoint du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, au pouvoir).
(Avec AFP)