C’est le 28 février 1990, que prenait fin l’historique Conférence des Forces vives de la Nation béninoise. 33 ans après, le ‘’patriarche » Karim da Silva en tant que témoin se confie au micro de la radio en ligne Crystal News pour raconter des »non-dits » de cette grande assise des fils et filles du Bénin.
À l’entendre, l’idée de la Conférence est née à l’issue d’une discussion de plus de deux heures d’horloge, qu’il a eue avec feu Général Mathieu Kérékou, qu’il dit l’avoir appelé. En faisant le point de la situation à l’époque, Karim da Silva a estimé que le peuple était beaucoup lésé. Le feu Général Mathieu Kérékou lui proposa, pour apaiser les cœurs, dit-il, d’organiser une Conférence de presse. « Si tu fais une Conférence de presse, les badauds vont te huer, des gens peuvent chercher à intervenir, il va avoir des morts et ça va être la fin de tout. Mais plutôt une Conférence nationale. Et il me dit de m’asseoir et de commencer par écrire tout ce que je viens de dire, tout ce qu’on vient d’arrêter », a-t-il confié, tout en s’étonnant du fait que d’autres comme Robert Dossou s’approprient cette idée de la Conférence nationale des Forces vives. « L’idée de la Conférence nationale est venue de moi. Le 27 octobre 1972 qui a porté Kérékou au pouvoir, c’est moi qui l’ai conçu. C’était ma réaction parce que le pouvoir était dans la rue. Un des Ministres de l’époque était devenu un obligé d’un fournisseur de l’État. Mon degré de patriotisme ne supporte pas ça. Le pouvoir était dans la rue. Il y a beaucoup de non-dits ! Moi je ne parle pas », a-t-il poursuivi. Mieux, dans ses explications, Karim da Silva dit être celui qui a proposé pour le compte du second groupe, la limitation d’âge pour, déclare-t-il, éviter que Zinsou ne vienne perturber les élections. « C’est un orateur excellent. Nous avons fait annuler beaucoup de choses qu’il voulait faire », reconnaît le »Sage » de Porto-Novo. Quant au discours final et historique qui a clôturé les travaux de la Conférence, Karim da Silva dit également avoir été impliqué dans son élaboration. « Tévoèdjrè était venu me voir. Il me dit Karim, je t’en supplie. Laisse à quelqu’un. J’ai dit qu’il n’y a pas de problème. On a pris encore une autre décision selon laquelle, celui qui sera Premier Ministre ne soit pas candidat à la présidentielle. Mais, on ne l’a pas écrit parce qu’on s’est dit, il ne faut pas que ça joue contre nous-mêmes. S’il y a des bonnes décisions qui sont prises, c’est parce que nous les partageons », a-t-il dévoilé lors de cet entretien.
La polémique lancée…
En faisant cette annonce, Karim da Silva remet donc en cause la théorie la plus partagée de l’idée de la Conférence nationale des Forces vives. Alors que les Béninois se sont toujours habitués à entendre d’autres noms comme précurseurs de ces assises comme Maître Robert Dossou, Karim da Silva met ainsi sur tapis une polémique, qui devra intéresser l’opinion publique. Est-ce vrai ce pan de l’histoire ? Les autres comme Robert Dossou qui se sont toujours attribués l’idée de cette Conférence vont-ils lui répondre ? Les béninois attendent d’être éclairés.
J.G