Le Mali, comme de nombreux pays africains, a une histoire coloniale marquée par la présence française. Cependant, depuis plusieurs années, les relations entre les deux pays ont été tendues, notamment en raison des accusations de néocolonialisme et de la politique française en matière de lutte contre le terrorisme. Dans ce contexte, le projet de nouvelle Constitution malienne, qui renforce les pouvoirs du président et relègue le français au rang de «langue de travail», marque un tournant important dans l’histoire du pays.
Selon une source officielle, «les langues nationales sont les langues officielles du Mali» dans le nouveau projet de Constitution, et le français ne sera plus considéré comme une langue officielle générale. Cette décision témoigne d’une volonté de valoriser les langues et les cultures locales et de mettre fin à la domination de la langue française dans le pays. En effet, depuis l’indépendance du pays en 1960, le français a été la langue officielle de l’administration, de l’enseignement et des médias.
La décision de reléguer le français au rang de «langue de travail» n’est pas seulement symbolique. Cette décision contribuera également à la promotion de la diversité linguistique et culturelle dans le pays. Le projet de nouvelle Constitution renforce également les pouvoirs du président, qui deviendra le véritable chef de l’exécutif. Il nommera le premier ministre et les ministres et sera responsable devant lui. Cette évolution est significative dans la mesure où elle remet en cause la suprématie du gouvernement et de l’Assemblée nationale, qui étaient auparavant les institutions les plus puissantes du pays.
Le Mali est confronté à des défis majeurs, notamment la lutte contre le terrorisme et la consolidation de la démocratie. Le projet de nouvelle Constitution peut être vu comme une tentative de répondre à ces défis en renforçant l’autorité de l’État et en valorisant les cultures locales. Cependant, il est important de souligner que ce projet pourrait créer la controverse et qu’il est susceptible de générer des réactions négatives de la part de certains groupes de la société malienne.
Le premier ministre malien, Choguel Maïga, a appelé le peuple malien à rester uni face à la menace terroriste et à soutenir l’armée dans sa lutte. Il reste à voir si le projet de nouvelle Constitution sera adopté et s’il contribuera à renforcer la stabilité et la démocratie dans le pays.