Les langues maternelles sont à l’honneur, ce mardi 21 février dans le monde entier. Proclamée par l’Unesco le 21 février 2000 et célébrée chaque année par les Etats membres, cette journée rappelle à l’humanité que la diversité linguistique et le multilinguisme sont essentiels pour un développement durable.
Pour cette 24e édition de la Journée internationale de la langue maternelle, l’Unesco prône la multiplicité des langues au service de l’éducation. Intitulé « L’éducation multilingue, une nécessité pour transformer l’éducation», le thème de la présente édition s’inscrit dans la perspective du développement durable.
« Ce thème incite chacun de nous à se pencher sur le potentiel du multilinguisme, transformer l’éducation dans une perspective d’apprentissage tout au long de la vie et dans différents contextes», explique Kouaro Yves Chabi, ministre des Enseignements secondaire, technique et de la Formation professionnelle.
Selon lui, les nations disposent des ressources compétentes pour faire des langues maternelles de véritables piliers de développement.
« Cela nécessite l’élaboration des capacités potentielles pour soutenir le développement d’un apprentissage de qualité pour tous, gage du développement durable. Il s’agira de renforcer l’éducation multilingue comme une nécessité pour transformer l’éducation dans des contextes multilingues, de la petite enfance et bien au-delà », explique-t-il. Dans son message à la nation à la veille de la célébration de la journée, il considère les langues comme des outils de rassemblement des peuples, et mieux une aubaine pour l’agenda de développement 2030.
« Les langues et le multilinguisme peuvent contribuer au progrès d’une éducation inclusive et permettre d’atteindre les objectifs du développement durable dont le principe est de ne laisser personne en rade », soutient le ministre qui pense que cet apprentissage ne doit accuser de retard dans la vie d’aucun individu. « Encourager la promotion du développement de l’éducation multilingue dès le plus jeune âge, c’est assurer la préservation du pluralisme culturel tout autant que les conditions de la compréhension internationale, de la tolérance et du respect mutuels », argumente-t-il. D’ailleurs, les Nations Unies considèrent les droits linguistiques des enfants comme fondamentaux.
Revitaliser les langues
Revenant sur l’intérêt de cette journée, Kouaro Yves Chabi pense que l’éducation à travers le multilinguisme est susceptible de désamorcer une bombe.
« En tant que véhicule privilégié de transfert des connaissances et des idées, les langues jouent un rôle irremplaçable et incontestable dans la formation et le développement de l’être humain. Il urge de soutenir l’apprentissage par le biais de l’éducation multilingue et du multilinguisme dans ce contexte mondial en mutation et dans des situations de crise et d’urgence afin de revitaliser les langues qui disparaissent ou qui sont menacées d’extinction ».
Le thème de la présente journée est en cohérence avec l’objectif 4.7 des Objectifs de développement durable. Le Bénin prône aussi l’éducation inclusive basée sur le multilinguisme, notamment dans l’axe stratégique 5 du Pag 2. Là-dessus, Kouaro Yves Chabi évoque l’utilisation de la bibliothèque numérique en langues nationales, le projet Assurance pour le renforcement du capital humain (Arch) et la professionnalisation de l’Enseignement et formation techniques et professionnels (Eftp) à travers la conception des documents de qualification aux métiers, qui accordent une place importante à la valorisation des langues maternelles et des offres d’enseignement basées sur la flexibilité et la réactivité, ainsi que la prise en compte des différents groupes sociaux en vue d’une éducation inclusive multilingue. Le ministre des Enseignements secondaire, technique et de la Formation professionnelle souhaite l’engagement de tous à observer cette diversité linguistique liée au multilinguisme qui se révèle comme un moteur d’apprentissage, de paix, de développement économique, culturel et social pour l’ensemble du peuple béninois.
Selon lui, le 21 février doit être un instant de réflexion profonde « sur nos rapports à nos langues maternelles pour une éducation inclusive multilingue dans nos sociétés » ■