Hassan Cheikh Mohamoud a été élu, dimanche 15 mai, président de la Somalie à l’issue d’un vote marathon au troisième tour du scrutin. Il avait dirigé le pays de 2012 à 2017. Il affrontait le président sortant Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo.
Des fonctionnaires du Parlement ont dénombré plus de 165 votes sur 329 en faveur de l’ex-président Mohamoud. Cinq après son départ, il retourne à la tête de l’État après cette victoire face au président sortant. C’est une revanche pour Hassan Cheikh Mohamoud et une première dans l’histoire politique somalienne, pointe notre correspondante régionale, Florence Morice.
Jamais de président jusqu’à présent n’a effectué de second mandat en Somalie. Même si dans le pays, le vote repose sur des dynamiques d’alliances complexes. Plusieurs analystes avaient prédit que compte tenu de la crise qui agite le pays, les parlementaires somaliens choisiraient plutôt une figure connue, et non pas un nouveau visage.
Ces derniers mois, Hassan Cheikh Mohamoud a été très présent sur la scène politique et à jouer un rôle clé dans l’opposition au président sortant. Parmi ses promesses de campagne phares, on peut citer celle de restaurer les relations entre le gouvernement fédéral somalien et les États membres. Sous Farmajo, ces relations ont souvent été très conflictuelles au point d’entraver la bonne marche du pays et même de la présidentielle.
Le premier mandat de Hassan Cheickh Mohamoud avait été marqué par quelques avancées sur le plan sécuritaire face aux shebabs. Or, relancer cette lutte est l’un des défis majeurs que ce nouveau président va devoir relever.
Signe de ce contexte fragile, des tirs de mortiers ont été entendus dimanche dans l’après-midi, près l’aéroport de Mogadiscio où se déroulait le vote.
Farmajo contesté après la prolongation de son mandat
Le mandat de Farmajo était arrivé à échéance en février 2021, sans accord avec les dirigeants régionaux sur l’organisation de nouvelles élections. La prolongation de deux ans de son mandat par les députés en avril 2021 avait déclenché des combats à Mogadiscio, ravivant le souvenir des décennies de guerre civile qui ont ravagé le pays après 1991. Ces derniers mois ont aussi été marqués par une rivalité croissante entre Farmajo et son Premier ministre Mohamed Hussein Roble qu’il avait chargé d’organiser les élections.
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