La Commission électorale nationale autonome (Cena) a publié ce mercredi 11 janvier 2022, les grandes tendances issues des élections législatives du 8 janvier. En réussissant à déjouer plusieurs pronostics qui ne lui donnaient pas les 10% nécessaires pour siéger, le parti « Les Démocrates » a dépassé largement ce baromètre. Le plus surprenant, c’est qu’il a fait beaucoup de victimes dans le rang de certains candidats clés de la mouvance.
Sept au départ, trois à l’arrivée. C’est la caricature qui se dessine désormais des élections législatives, pour le compte de la neuvième législature. En proclamant les résultats provisoires avant le sprint final de la Cour constitutionnelle, la Cena a dégagé donc trois formations politiques ayant réussi à sortir leur épingle du jeu. Il s’agit de l’Union progressiste le Renouveau (Up-R), du Bloc républicain (Br) et du parti Les Démocrates (Ld). Lesquelles formations politiques ont réuni respectivement, selon ces tendances provisoires, 53, 28 et 28 députés. Ainsi, la mouvance présidentielle à tout point de vue devra garder le contrôle du perchoir, pour le compte de cette nouvelle législature. Le changement, c’est donc l’entrée du parti Les Démocrates qui ne fera plus du parlement, celui monocolore. Sur son chemin, cette formation politique de l’opposition a brisé le rêve de plusieurs candidats députés de la mouvance, qui n’auraient peut-être jamais imaginé cet échec cuisant. Il s’agit entre autres de Rachidi Gbadamassi ou encore Sèdami Mèdegan Fagla. Si le premier a toujours réussi à renouveler son mandat, quel que soit son positionnement, ces présentes législatives ont été pour le bouillant député du Br un cauchemar. Puisque, la campagne battue par l’ancien Président de la république et Président d’honneur de ce parti de l’opposition, Boni Yayi, a été le summum de sa désillusion à Parakou où le député s’est tout le temps dit imprenable. Deuxième titulaire, le parti Br de Rachidi Gbadamassi n’a pu que pour l’instant envoyé un seul député au parlement, dans la huitième circonscription électorale où ce match électoral s’est joué. Pour une première fois depuis plus d’une décennie, Rachidi Gbadamassi ne sera donc pas député. Ceci, par la faute du parti Les Démocrates qui lui a donc dicté sa loi. Pis, à Cotonou, précisément dans la quinzième circonscription électorale, l’illusion a également été grande pour Sèdami Mèdégan Fagla. Élue une première fois pour le compte de la législature finissante, elle s’est particulièrement montrée dans plusieurs situations pas gaies. De ce fait elle a réussi à se faire mal aimée d’un certain point de vue, dans l’opinion. Espérant que son parti l’Up-R allait avoir la majorité dans cette circonscription pour qu’elle renoue avec le parlement depuis son positionnement comme femme titulaire, le parti Les Démocrates a encore à ce niveau frappé plus fort. Ceci, en raflant la majorité des sièges. Autrement, sauf cataclysme, celle qui s’est fait révéler dans un accrochage avec un policier devra, à cause de cette formation politique de l’opposition conduite par Éric Houndété, oublier sa fonction d’élue au parlement. Le cas le plus frappant, c’est celui de la Directrice de l’administration du parti Up-R, Christelle Houndonougbo. Alors qu’elle n’avait pas pu réussir à se faire élire lors des législatives 2019 dans la dixième circonscription électorale, Christelle Houndonougbo pour ces législatives a été curieusement ramenée à Cotonou, précisément dans la seizième. Là encore, c’était sans compter sur la razzia du parti Les Démocrates qui, sur les cinq sièges en jeu, s’est adjugé trois. Laissant ainsi un à l’Up-R et l’autre au Br. Positionnée deuxième titulaire, son rêve d’aller siéger à l’Assemblée nationale devient à nouveau une utopie. Un contre tous, Éric Houndété et les siens à ces échéances ont été donc, en plus de la première force de l’opposition au Bénin, un bourreau véritable pour ces caciques de la mouvance. La Cour constitutionnelle ne devrait pas tarder à confirmer leur requiem, pour les trois prochaines années.
J.G