Des ministres africains des Finances, de l’Economie et de la Planification ont participé, ce lundi 20 mars, à une rencontre de « haut niveau » en vue d’adopter des résolutions visant à mettre en place de nouveaux mécanismes pour faciliter l’accès de l’Afrique aux financements internationaux.
Du soutien sans limite à l’appel du secrétaire général des Nations unies, Antoine Guterres, à la mise en place d’un stimulus annuel de 500 milliards $ pour l’achèvement des Objectifs de développement durable dans les pays à faibles ressources, à la structuration d’un ensemble de mesures visant à réduire la perception du risque qui pèse sur l’Afrique, en passant par des solutions plus cohérentes pour la restructuration de la dette et une gestion plus efficace des droits de tirage spéciaux (Dts) par le Fonds monétaire international (Fmi). C’est un package de dix-sept résolutions qui a été soumis à la discussion de « haut niveau » des ministres africains ainsi que les partenaires de l’Afrique, ce lundi 20 mars, en vue de proposer une nouvelle architecture de la finance mondiale, afin de faciliter l’accès de l’Afrique aux financements internationaux. Ces échanges se tiennent dans le cadre de la 55e session de la Commission économique pour l’Afrique, qui se tient du 15 au 21 mars à Addis-Abeba, et dont le thème central est : « Favoriser la reprise et la transformation en Afrique pour réduire les inégalités et les vulnérabilités ».
En effet, le taux de croissance élevé des deux dernières décennies a permis de réduire le niveau de pauvreté en Afrique, la part de la population vivant dans l’extrême pauvreté ayant été ramenée de 55 % à 35 % entre 2000 et 2019. Néanmoins, 546 millions de personnes vivent encore dans l’extrême pauvreté en 2022. Il est alarmant de constater que des millions de personnes vulnérables sur le continent rejoignent les rangs de la population pauvre du fait des chocs mondiaux, annulant des décennies de progrès. La pandémie de Covid-19 a poussé 55 millions d’Africains supplémentaires en dessous du seuil de pauvreté, et l’incidence de la guerre en Ukraine devrait encore aggraver le problème. Les espoirs sont donc portés vers de nouveaux challenges dont les réformes de l’architecture financière mondiale, la Zone de libre-échange continentale africaine, les investissements verts et la transformation numérique. A Addis-Abeba, en plus des membres de la Commission économique pour l’Afrique (Cea) et des représentants des gouvernements africains, des experts du Fmi et de la Banque mondiale prennent part aux discussions. Il faut noter que ces assises se tiennent au lendemain d’une crise de la Covid-19 au cours de laquelle les pays développés ont amorti les chocs économiques liés à la pandémie à coups de milliards de dollars émis par leurs banques centrales, contrairement aux Etats africains qui n’en ont pas la capacité. Cette rencontre intervient également après les échecs de plusieurs initiatives censées soutenir les pays les moins développés dont plusieurs en Afrique, notamment en matière de restructuration de la dette, ou encore d’émission et d’allocation de nouveaux Dts dans le cadre du Fmi. Les yeux sont rivés sur les réformes en vue d’une fiscalité internationale plus équitable. Mais si ces résolutions venaient à être adoptées, pour leur mise en œuvre effective, il faudra compter sur les pays de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (Ocde).
La Commission économique pour l’Afrique (Cea) est l’une des plus importantes instances de dialogue et d’échange de vues entre les ministres africains chargés des Finances, de la Planification et du Développement économique et les gouverneurs des banques centrales sur des questions relatives au programme de développement de l’Afrique.